source amazone spot spraying ou pulverisation ultra localisee

Retrait des phytos : et si les alternatives venaient de l’AgTech ?

Saga de la fin du Glyphosate, valse des dérogations nationales pour les néonicotinoïdes en betteraves… Et demain, sonnera la fin du Bonalan qui mettra à mal les filières de productions de terroirs : endives, chicorée, inuline, haricots secs, persil, laitues, cultures porte-graines… Il est plus que temps de revoir le processus.

Malgré les efforts récents de recherche, il y a de moins en moins de solutions “phytos” de remplacement. L’interdiction de certaines molécules s’ajoute à d’autres retraits récents de produits au spectre similaire.


À gauche, une parcelle de chicorée traitée, à droite, une bande non traitée.

Source : Pibo

L’AgTech, maillon de la chaîne des solutions 

Il est donc fort probable que la bonne conduite des cultures passe à l’avenir par une combinaison d’alternatives. Des solutions génétiques avec des plantes à la levée plus rapide pour couvrir le sol plus vite, des variétés moins sensibles aux herbicides (comme celles vers lesquelles se dirige notamment la sélection en betteraves). Mais ces solutions ne seront pas applicables à toutes les cultures concernées.

Les bineuses, déjà en plein développement, seront bien sûr de plus en plus utilisées lorsque la météo le permettra. C’est aussi le cas des robots, tout comme les autres outils dotés d’une Intelligence Artificielle (IA), qui permettent un binage sur le rang ou une pulvérisation localisée, un traitement laser ou électrique.

Besoin d’un vrai plan de développement

Spot spraying, ou pulvérisation ultra-localisée
Source : Amazone

Mais comment faire pour que ces alternatives se développent ? 

  • D’abord, il faut un plan de sortie par “produits”. Des retraits de molécules. Ceux-ci doivent être accompagnés par de vrais plans d’actions, construits par un groupe d’experts “terrain” issus du monde agricole. Il faut également des instituts de recherche, des semenciers et des firmes phytos et de bio-solutions, mais aussi des acteurs du machinisme agricole. Le tout, sous l’égide de la Commission Européenne.
  • Ensuite, il faut un budget. Il doit être distribué sous forme d’appels à projets, défendus sous forme de pitchs façon startup devant ce groupe d’experts. L’énergie doit être mise sur les essais et la recherche de solutions, pas comme ces appels d’offres qui aboutissent trop souvent à faire uniquement du recensement de solutions.
  • Les agriculteurs et entreprises qui réalisent des essais “grandeur nature” ont aussi besoin de soutien financier. Mais pas seulement. Pourquoi ne pas imaginer une sortie progressive de l’usage d’un produit avec par exemple une réduction de 25 % de son usage en N-2, et de 50 % en N-1 ? Pour ne pas se retrouver comme aujourd’hui avec un vide et un changement pour les agriculteurs à 100 % en une fois. Cela permettrait d’adoucir le retrait de certaines molécules, et d’introduire plus facilement les alternatives sur le marché.
  • Il y a aussi besoin d’une évaluation environnementale des alternatives.  C’est un point bien fréquemment oublié ou occulté par certaines victoires à la suite de retraits de molécule motivés par l’émotion générale et non par la science.
  • Les processus d’homologation doivent aussi être revus et être plus rapides. Qu’il s’agisse de produits phyto pour des utilisations en Spot spraying, de produits de biocontrôle ou de l’usage des robots, trop d’alternatives sont aujourd’hui bloquées par des processus d’homologation trop longs alors qu’on en a besoin sur le terrain.
  • Enfin, venez au FIRA et dans les exploitations agricoles pour voir les efforts et les évolutions du monde agricole.

Robot de désherbage autonome de Naïo

Xavier Bourgeois

Agronome passionné

Retrouvez toutes les informations du salon FIRA 2023 qui se déroulera du 7 au 9 février à Toulouse : 

https://www.fira-agtech.com/event/world-fira-2023

 

 

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