Les Etats-Unis représentent un exportateur majeur de blé sur le marché international. Avec la sortie d’hiver, les opérateurs restent concentrés sur le niveau de production de ces blés pour la prochaine campagne.
Tout d’abord, comme l’a confirmé l’USDA dans son rapport de la semaine dernière, les surfaces de blé semées cette année apparaissent en recul par rapport à 2014. Les surfaces ressortent en effet à 22,41 millions d’hectares contre 23 millions d’hectares l’an dernier soit une baisse de 2,6 %. Ces chiffres ont surpris les opérateurs car ils sont ressortis dans la fourchette basse des attentes et détonnent parmi les autres retours dans l’hémisphère nord. En effet, parmi les principaux exportateurs de blé, le constat est plutôt inverse avec des surfaces en hausse au détriment du maïs ou du colza.
Par ailleurs, cet hiver ces blés américains ont déjà souffert d’un couvert neigeux trop mince pour être correctement protégés du gel. De plus, la sortie d’hiver s’est faite sur des surfaces en début de stress hydrique. Les deux Etats majoritaires de production de blés HRW, le Kansas et l’Oklahoma, ressortent dans un état de sécheresse modéré à extrêmement sévère selon l’USDA. De plus, pour les blés SRW, l’absence de neige ou de pluie a finit par inquiéter les opérateurs sur l’humidité des sols au redémarrage de la végétation car ils apparaissent anormalement secs notamment dans le Nord de l’Illinois. Les prix ont donc suivi à la hausse ces inquiétudes.
Néanmoins, des perspectives d’amélioration arrivent en même temps que les prévisions météo s’améliorent. Des pluies sont attendues dans les prochains jours sur les zones de productions. Comme le montre la carte ci-dessous, ces précipitations atteindraient 25 à 50 mm sur la semaine, en moyenne. Cependant, dans la région ouest du Kansas et de l’Oklahoma, les pluies pourraient rester faibles et par conséquent insuffisantes pour combler le déficit hydrique.
Déjà les pluies tombées ces derniers jours ont permis d’améliorer l’état des cultures qui apparaissent maintenant dans un état jugé bon à excellent à 44 % contre 47 % en moyenne quinquennale. Néanmoins, ils ressortent moins dégradés qu’en 2014 où ils s’affichaient à 35 %. L’an dernier déjà les blés avaient été pénalisés par des conditions climatiques peu profitables. Pourtant la production finale ne ressortait pas aussi dégradée qu’anticipée à la même époque.
Par conséquent, même si le marché intègre ces risques dans ce que nous appelons le weather market, il est encore bien trop tot pour savoir avec certitude quel sera le niveau de production de blé US pour la prochaine campagne. Actuellement, nous tablons sur une production pour 2015 de 58 Mt contre 55 Mt l’an dernier.
Par Marion Cassagnou
Expert des marchés agricoles. Agritel 
