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ecotrophologie

Quand l’écotrophologie met tout le monde d’accord

L’écotrophologie, un nouveau mot pour soigner des maux très actuels. Et surtout une nouvelle façon d’aborder les problématiques, en particulier celles qui concernent l’agriculture et l’alimentation.

L’agroécologie s’intéresse à de nombreux domaines depuis le sol, la terre ou le climat, mais aussi aux conséquences des pratiques agricoles de l’amont à l’aval de la production. Certains professionnels considèrent ce terme d’agroécologie comme « récupéré » et politiquement connoté, par la promotion qu’en fait le gouvernement actuel. En invoquant « l’agriculture écologiquement intensive », d’autres affichent leur différence… Au delà de ces nuances sémantiques, parler d’écotrophologie pourrait faire consensus, dans l’intérêt de tous.

Du grec « trophos » – de la manière dont on se nourrit – et de « éco » comme « économie », et « écologie », l’écotrophologie concerne les filières alimentaires dans leur globalité, de la terre à la table. Elle recouvre des notions d’économie et d’écologie de nos aliments, depuis le sol jusqu’à notre assiette et nos modes d’alimentation. Cette discipline se propose d’observer et d’analyser tout ce qui se passe entre la récolte et la consommation, prenant en compte l’efficacité agronomique, énergétique et environnementale d’une filière ou d’un produit. Il s’agit d’une approche systémique des filières visant à analyser, cerner et prendre en compte, à la fois : les conditions et les pratiques entourant une production agricole ; ses impacts sur l’économie d’un territoire ; la transformation, le transport et la distribution ; les liens avec son environnement, la société, les modes de consommation, la nutrition, la santé…

Or, chacun de ces domaines a depuis longtemps été investigué et étudié par nombre d’experts. Mais le plus souvent de manière segmentée, cloisonnée, tout au plus élargie au compartiment se situant juste en amont ou immédiatement en aval… L’écotrophologie n’a pas pour objectif d’analyser séparément les éléments constitutifs d’un système, comme s’ils étaient statiques et coupés les uns des autres. Elle consiste au contraire à appréhender l’ensemble de ces données, pour analyser globalement la dynamique et l’efficacité d’un système, d’une production, d’une filière. Pour en faire une synthèse objective et documentée, parce que rien n’est jamais blanc ou noir…

La vocation de l’écotrophologie est de contribuer à la réflexion des acteurs concernés, et d’éclairer les décideurs dans leurs choix stratégiques ou politiques. L’étendue des domaines ainsi intégrés à cette approche objective, sans a priori ni tabous, requiert en conséquence de rassembler une énorme somme de connaissances. Mais surtout d’acquérir une vision transversale et synthétique, nécessaire à l’analyse des systèmes complexes. A l’interface des politiques agricoles, nutritionnelles et environnementales, l’écotrophologie se situe quelque part entre « écolonomie » et « éconologie » !

Un exemple, la viande bovine à travers le prisme de l’écotrophologie

Un exemple précis. Le sujet de la viande bovine est souvent l’objet de toutes les passions. D’un bout à l’autre de la chaîne, le produit final concerne de nombreux acteurs, qui sont autant d’experts légitimes dans leurs métiers respectifs : éleveurs, généticiens, fabricants d’aliments du bétail, chercheurs, experts de l’eau et de la biodiversité, commerçants en bétail, abatteurs et transformateurs, importateurs et exportateurs, labels et signes de qualité, circuits courts, boucherie, grande distribution, cuisiniers, nutritionnistes et diététiciens, associations de consommateurs, ONG, élus nationaux et de collectivités…

L’élevage peut-il contribuer à la conservation des sols ? La production de viande française d’aujourd’hui est-elle en phase avec les tendances de consommation ? Les filières spécialisées ont-elles un avenir ? Si oui, à quelles conditions ? Les outils industriels sont-ils proportionnés aux besoins de demain ? Les techniques de transformation d’aujourd’hui contribuent-elles à fournir la qualité attendue ? Etc.

Pour répondre à toutes ces questions et suggérer certaines priorités et orientations possibles, il faut pouvoir analyser objectivement la place de la viande dans notre alimentation, grâce à une nécessaire vision concertée et partagée entre acteurs, au delà des intérêts de chapelles… Seule l’approche globale et décloisonnée, qu’incarne l’écotrophologie, pourra réinstaller la viande bovine dans une perspective de production et de consommation vertueuse et durable, dans l’intérêt de tous les contributeurs de cette filière en France et dans le monde.

En conclusion

Au-delà de cet exemple, raisonner en intégrant tous les acteurs et tous les contextes peut résoudre bien des problèmes auxquels se heurte notre agriculture actuelle, notamment dans sa considération vis-à-vis de la société.

S’en tenant au factuel et à la rigueur scientifique, l’écotrophologie nourrit les réflexions stratégiques des filières. A l’exclusion de tout dogme et parfois au risque d’être politiquement incorrecte, elle propose des constats partageables, pour ceux qui ont choisi et décidé d’aborder une production alimentaire dans son ensemble, et non tel ou tel chaînon isolé.

En savoir plus : https://ecotrophologie.wordpress.com (blog de l’écotrophologie) ; https://ecotrophologie.wordpress.com/2014/11/22/drones-et-agriculture-biologique-un-mariage-davenir (drones et agriculture biologie, un mariage d’avenir, un exemple d’application de l’écotrophologie) ; https://ecotrophologie.wordpress.com/2014/10/13/petite-histoire-de-lelevage-1ere-partie (quand le chasseur devint éleveur) ; https://ecotrophologie.wordpress.com/2015/01/22/un-exemple-dapproche-agroecologique-quand-lherbe-entre-les-pommiers-met-tout-le-monde-daccord (quand l’herbe sous les pommiers met tout le monde d’accord).

Notre illustration est issue du site Fotolia (lien direct : https://fr.fotolia.com/id/60652033). Il s’agit d’une unité de biogaz au premier plan, avec des silos au fond, symboles de l’ensemble d’une filière à considérer dans son ensemble…

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