agriculture urbaine insertion 2

Quand l’agriculture urbaine devient un levier pour l’insertion

Le développement de l’agriculture urbaine offre des oportunités que l’on n’aurait pas soupçonnées. Et si la main-d’oeuvre nécessaire pour sa mise place était choisie aussi parmi les personnes en difficultés sociale ou professionnelle ?

Dans le cadre de la journée organisée le 8 avril à AgroParisTech, par le réseau Cocagne et l’association Espaces sur la place de l’insertion dans le développement de l’agriculture urbaine, de nombreux témoignages ont souligné les besoins en formation, en accompagnement, en soutiens politique et financier dans les projets. De multiples besoins et attentes pointent pour favoriser l’essor de cette activité agricole et paysagère durable. Retour sur un témoignage édifiant, aux portes de Marseille.

Le jardin d’insertion « Graines de Soleil », association loi 1901 créée en 2004 sous l’impulsion de Jocelyne Feraud Raoux, présidente depuis sa création et ancienne élue de Châteauneuf-les-Martigues, est un exemple de projet durable et porteur de sens. L’Atelier et Chantier d’Insertion (ACI) accompagne ainsi plus de 50 personnes chaque année, en difficultés sociale et professionnelle de la métropole marseillaise.

Adhérente au réseau national des jardins de Cocagne et agréée Atelier et Chantier d’Insertion par l’activité économique, l’association Graines de Soleil, située sur la commune de Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) développe une activité de maraîchage bio.

« A travers les différentes activités supports ancrées dans le développement durable que nous proposons (maraîchage biologique, travaux environnementaux, entretien d’espaces verts, animations pédagogiques), les salariés en parcours acquièrent des compétences professionnelles transférables, qui pourront être valorisées dans leur retour à l’emploi », explique Jonathan Monserat, directeur de la structure.

Les salariés retrouvent un travail au sein de l’association tout en étant accompagnées par une équipe de 10 professionnels à la résolution de leurs freins périphériques à l’emploi.

De la graine… au panier

« L’activité maraîchage que nous proposons aux salariés de la structure donne une approche globale du travail, contrairement au bassin d’emploi dans lequel nous nous situons, où la production est parcellée, divisée et réduite bien souvent à un salarié pour une tâche », indique le directeur. « Le maraîchage biologique assure un suivi aux différents stades de la production des légumes : de la graine au panier. Nous produisons une cinquantaine de fruits et de légumes différents et évoluons vers le modèle de l’agroécologie avec rotation des cultures, non labour, variétés de populations, grande diversité dans les cultures, bandes fleuries mellifères, engrais vert et couverts hivernaux… »

20 tonnes de légumes

« Nous cultivons trois champs et un verger-maraîcher. Nous disposons de quatre tunnels froids qui représentent une surface d’environ 2000 m². En 2016 nous avons signé une convention de mise à disposition avec la Safer pour une nouvelle parcelle de 0,7 hectare. Cette parcelle en friche, située à Châteauneuf-Les-Martigues, à 2,9 kilomètres du siège, nous a été cédée pour une durée de 6 ans renouvelable avec possibilité de donation par un propriétaire particulier. Au total, nos parcelles s’étendent sur environ 3 hectares et nous produisons 20 tonnes de légumes. »

Un exemple de supports d’insertion avec, au-delà de la culture biologique, les animations pédagogiques, l’aménagement et l’entretien des jardins et d’espaces conviviaux mis en œuvre pour répondre aux besoins du territoire. « Nous contribuons ainsi à la préservation des terres agricoles, à l’accessibilité alimentaire, à la cohésion sociale et intervenons dans des territoires délaissés », insiste l’ancienne élue, qui espère que la démarche pourra continuer à porter du fruit.
 

Ci-dessous, photos fournies par l’association graines de Soleil.

Article Précédent
Article Suivant