eta 27 semaine 52 couverture

Pulvérisation : une prestation aux bénéfices multiples pour les agriculteurs

En déléguant leurs travaux phytosanitaires aux ETA, les agriculteurs peuvent faire bien plus que gagner du temps de travail. Ils opèrent un transfert de la charge global sur plusieurs points clés. Nous en avons détecté 7 qui sont autant d’arguments pour bien définir les contours de la relation client autour cette prestation.

On dit qu’un entrepreneur a de l’avenir là où il permet aux agriculteurs de gagner de l’argent. Parmi ces prestations qui permettent créer de la valeur à partager avec les agriculteurs, la pulvérisation semble particulièrement intéressante à travailler pour les ETA. Economies de produits phytosanitaires, baisse de charge mentale, amélioration des rendements, respect de la réglementation, accès à de nouveaux cahiers des charges, gestion des zones de non-traitement (ZNT), délégation du local phytosanitaire et de l’aire de remplissage, besoin de renouvellement du matériel…

Des économies d’échelle

La force de frappe des entrepreneurs (surfaces importantes travaillées, débits de chantier, organisation, investissements, compétences …), permet aux entreprises d’écraser des coûts de façon bien plus efficace qu’un agriculteur à lui tout seul. Ces économies d’échelle peuvent être partagées avec l’agriculteur ce qui permet d’être compétitif dans la tarification. Cependant, dans le domaine de la pulvérisation, il peut être coûteux de proposer un service « sur-mesure » à chaque agriculteur, tant les exigences peuvent varier d’un chef d’exploitation à l’autre. La planification de chaque chantier sur-mesure ajoute aussi une charge d’administration supplémentaire.

La performance et le débit de chantier sont apportés par les ETA également dans le soin porté sur le poste de nettoyage remplissage.
 

Certaines ETA ont contourné la dif- ficulté. Elles proposent, par exemple, des prix de chantier compétitifs en « échange » d’une délégation complète du suivi phytosanitaire. L’ETA dispose alors des coudées franches pour piloter le parcellaire comme si c’était une seule ferme. Les temps de remplissage-rinçage sont optimisés, de même que les temps de trajet sur la route, jusqu’aux achats de produits phytosa- nitaires. Des contrats peuvent alors être signés pour que les deux parties puissent disposer d’un cadre sécurisant.

La partie administrative est un axe de travail pour les ETA en vue de simplifier le volet réglementaire phytosanitaire pour leurs clients.
 

Un investissement en moins

C’est un fait, le matériel de pulvérisation est parfois vieillis- sant dans les fermes, ce qui inquiète d’ailleurs les pouvoirs publics. Le gouvernement a ainsi accordé un plan d’aide pour la modernisation des équipements de pulvérisation. Il a aussi renforcé récemment par décret les sanctions pour non-respect du contrôle technique périodique obligatoire. Les contrevenants risquent une suspension de leur Certiphyto, et même une amende (quatrième classe), si le matériel est trouvé défaillant. Cependant, de nombreux agriculteurs se posent la question de la perti- nence du renouvellement de leur matériel. Déléguer cette partie phytosanitaire est une solution pour ne pas investir et se libérer de la capacité de financement pour d’autres projets (vente directe, atelier animal, nouvelles techniques de semis, cultures industrielles, etc…). De la place de bâtiment est ainsi libérée. Dans le cas d’une délégation complète, l’agriculteur peut même se passer du local phytosanitaire et d’une aire de remplissage et de nettoyage.

Des ateliers techniques peuvent être organisés par les ETA avec des partenaires pour mobiliser les clients autour de la qualité de la pulvérisation. Des bancs de pulvérisation avec papier hydrosensible sont utiles pour visualiser les impacts de différents paramètres sur la pulvérisation.
 

Reprendre le contrôle

L’agriculteur qui délègue sa pulvérisation, se dégage évidemment du temps pour mener à bien ses projets. Il s’agit du temps passé à la pulvérisation, mais également du temps de formation nécessaire et d’une partie de la charge administrative. Ce temps libéré peut-être consacré à d’autres tâches productives (élevage, tours de plaine par exemple), mais il peut aussi avantageusement être consacré à reprendre en main les fonctions de pilotage de la ferme pour une meilleure gestion et une meilleure réflexion sur les choix d’avenir. Prendre le temps pour un agriculteur de se doter d’un plan d’actions lui permettra de saisir les opportunités lorsqu’elles se présentent (une aide du plan de relance, un nouveau débouché, etc…).
Le transfert de charge de la gestion de la sécurité de l’opérateur est un autre bénéfice apporté aux agriculteurs par les ETA.
 

Plus de sécurité

La manipulation de produits phytosanitaires est délicate. Aujourd’hui, différents systèmes permettent de réduire considérablement ces risques. Ce sont les cabines filtrantes de nouvelle génération, les systèmes de remplissage sans contact, les systèmes automatiques de nettoyage aux champs de la cuve et de la rampe etc… Cependant, tout cela a un coût. Pour un agriculteur, passer par une ETA permet de transférer efficacement le coût de la gestion de ce risque à l’entreprise.

Accéder à de nouveaux labels et débouchés

La mise en œuvre de nouveaux labels comme la HVE (Haute Valeur Environnementale), la CRC (culture raisonnée contrôlée), le zéro résidu de pesticides ou autre, nécessite souvent d’adopter des pratiques contraignantes sur le plan des pratiques phytosanitaires. Pour atteindre ces objectifs de réduction de doses ou d’absence de résidus, il est parfois nécessaire d’investir dans de nouveaux matériels ou de nouvelles techniques permettant de réduire les IFT (Indices de Fréquence de Traitement). Les technologies de rampe à assistance d’air, l’emploi d’adjuvants, la coupure de tronçons, la modulation, ou tout simplement les réductions de dose peuvent être proposés par les entrepreneurs avec le suivi administratif adéquat pour s’adapter aux cahiers des charges. Les ETA ont ainsi un rôle à jouer comme partenaires (avec les coopératives et les industries agro-ali- mentaires) pour la réussite de ces nouvelles filières.

D’une façon plus générale, les entrepreneurs peuvent donner accès aux agriculteurs à des technologies qu’ils ne pourraient pas amortir, que ce soit d’un point de vue financier ou bien même d’un point de vue du temps d’adaptation et d’acquisition des compétences.

Grâce aux ETA, les agriculteurs peuvent accéder à la technologie comme les systèmes de multi-buses, coupure de tronçon, modulation dans les courbes…
 

Respect des sols

Roues jumelées ou chenilles… Les ETA peuvent investir dans ces matériels qui ne sont pas toujours amortissables sur une exploitation, et ainsi aider les agriculteurs à mieux respecter leurs sols lors de la pulvérisation. Sur blé, colza ou orge, cela peut se révéler intéressant sous certains climats pour cibler les adventices au stade jeune. Les chenilles étroites apportent un avantage pour préserver un encombrement sur la route assez faible.

Profiter des bons créneaux climatiques

La force de frappe des ETA doit permettre d’intervenir aux bons créneaux climatiques. Des compétences pointures sur le volet de la pulvérisation peuvent aussi permettre aux ETA d’associer une stratégie d’adjuvantation, par exemple, pour sécuriser l’efficacité des applications dans des conditions un peu plus difficiles en température ou hygrométrie. Pour traiter avec une hygrométrie optimale, l’ETA peut s’organiser avec deux chauffeurs, l’un pour le matin, l’autre pour la soirée par exemple. Les ETA limitent ainsi le temps quotidien par chauffeur sur le pulvérisateur, pour éviter tout risque lié à la fatigue.

Les techniques adoptées par les ETA et la rigueur administrative, sont un atout pour les agriculteurs afin de réduire les doses et de viser des cahiers des charges rémunérateurs.
 
Les ETA peuvent également apporter des bénéfices aux agriculteurs en s’équipant pour les traitements nocturnes (aire de remplissage bien éclairée, dispositifs de vision nocturne sur le matériel pour le contrôle du bon fonc- tionnement des buses…). La qualité de traitement peut être améliorée la nuit et permet de répondre aux normes d’application des produits «abeille». Par ailleurs l’acceptabilité sociale est meilleure pour les traitements nocturnes.
L’équipement dans des roues jumelées ou des chenilles permet de respecter les sols tout en profitant des fenêtres météorologiques optimales.
 
Auteur: Alexis Dufumier

 

 

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