Le colza est particulièrement sensible face aux limaces. Si son bourgeon terminal est attaqué, la plantule ne s’en remettra pas.
Le colza est la culture la plus sensible aux attaques de limaces. Pour protéger les jeunes plantes de ces voraces gastéropodes, il faut combiner prévention par les pratiques agronomiques, suivi des populations et protection si nécessaire.
Jusqu’au stade 3 / 4 feuilles, le colza est très fragile face aux attaques de limaces. Préserver le potentiel de production débute par des pratiques agronomiques limitant l’installation des populations. Après la récolte, un premier travail du sol et un déchaumage en conditions sèches limitent les sols creux, motteux, avec des résidus de culture, où les limaces trouvent gite et couvert.
Juste avant le semis, il est nécessaire d’évaluer le risque à la parcelle. Les conditions humides leur sont favorables. Mais les limaces ont une bonne capacité de résistance. « Elles peuvent survivre long- temps dans le sol sans manger. Mais dès la pluie revenue, elles n’en seront que plus voraces », prévient Pierre Olçomendy, chef de marché anti-limaces chez De Sangosse. D’autres paramètres augmentent la pression « limaces » : les rotations courtes, les semis directs, les sols argileux.
Pour décider du niveau de protection à apporter, il faut estimer la population réellement présente avant le semis par des observations tôt le matin ou par piégeage. Différents Outils d’Aide à la Décision étayent vos propres relevés : l’Observatoire De Sangosse sur le site ou l’appli www.ciblage-anti-limaces. fr, l’appli LimAlert d’Adama ou encore Prévilimaces de Phyteurop Certis teste cette année sa nouvelle application, LimaXXion.
Les seuils d’intervention sont dès 5 limaces au m² avant semis. Il suffit d’une à partir du semis. Quand ces seuils sont dépassés, une protection s’impose. Deux matières actives molluscides sont homologuées. En conventionnel, le métaldéhyde est efficace rapidement mais plus sensible à la pluviométrie. Solution de biocontrôle, le phosphate ferrique est moins fulgurant mais reste efficace plus longtemps. « S’il est attaqué, le colza ne repoussera pas, prévient Cédra Graeff, chef de marché grandes cultures. En cas de risque, il faut intervenir au plus tôt, par exemple avec SEEDMIX, un phosphate ferrique dont les granu- lés se mélangent à la semence pour plus de praticité ». « En respectant bien la dose homologuée, le phos- phate ferrique est une alternative efficace, confirme Laure Bernard, responsable export chez Frunol Delicia. Avec un appât en forme de lentille, facilement ingéré même par les limaces juvéniles, FERREX a démontré son efficacité ». « A chacun de faire son choix selon son cahier des charges, sa sen- sibilité, estime Pierre Olçomendy. Les essais des distributeurs et des instituts techniques ont montré d’IRONMAX PRO est une alter- native aux solutions à base de métaldéhyde. On peut aussi miser sur la complémentarité des deux molécules, avec METARX DUO».
Le métaldéhyde désormais soumis à la Redevance pollution diffuse
Au 1er octobre 2021, les produits molluscides dont la concentration en métaldéhyde est supérieure ou égale à 3% seront soumis à la Redevance pour Pollution Diffuse. La première conséquence est financière. La RPD devrait représenter un supplément de 9€/kg de matière active. Il faudra également stocker ces produits dans une zone dédiée et identifiée d’un local phytosanitaire fermé à clé. Ce qui peut vite devenir contraignant étant donné les volumes à stocker. Le délai d’entrée des personnes dans les parcelles traitées passera de 6 à 48 heures. Enfin, les exploitations qui utilisent ces produits devront l’indiquer dans leur Document unique d’évaluation des risques.
Auteur: Cécile Julien