L’annonce est insolite. A Lussac-les-Eglises, bourg de 500 âmes en Haute-Vienne dans le Limousin, l’équipe municipale a décidé de reprendre le destin d’une ferme qui lui appartient depuis le 17e siècle. Les élus ont lancé un appel à candidats pour louer l’exploitation et organisé une vente en circuit court.
En 1677, le chirurgien du roi Louis XIV, François de Bourdelle, a légué à sa commune, Lussac-les-Eglises, dans le nord de la Haute-Vienne, une ferme avec l’interdiction de la vendre, sauf cas de force majeure. Pendant longtemps, les terres ont été exploitées en affermage. Encore récemment, un agriculteur était chargé d’entretenir les terres.
En 2014, l’ancienne majorité a été reconduite et renouvelée. Dans sa profession de foi, les candidats ont imaginé pour ce domaine des Essarts un projet « très précis », explique le maire Daniel Maître. « On veut permettre à des jeunes ou des personnes en reconversion professionnelle de s’installer sans trop prendre de risques, de se lancer. Et de développer une nouvelle activité pour notre village. » Effectivement, le cahier des charges stipule que des élevages d’ovins, de porcs, de volailles, de maraîchage, de miel et de culture bio sont préconisés. Le projet intègre la vente en circuit court, et l’ouverture de la ferme tous les week-ends au public pour assurer ce mode de commercialisation. L’installation des nouveaux exploitants est prévue pour la fin de l’année 2016… Et on attend surtout des personnes souhaitant s’implanter durablement.
Au coeur du label national « agneau du Baronnet », la ferme s’étend sur 63 hectares de SAU en tout, en location (entre 80 et 100 €/ha) et 4 hectares de bois. La commune a fait appel à des experts de la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne pour élaborer un projet viable pour les futurs agriculteurs. « Notre rôle a été de clarifier les intentions du conseil municipal, de choisir les productions, de découper le foncier », raconte Agnès Brun, en charge du dossier au sein la Chambre. Et pour elle, c’est une première, « je n’avais jamais eu à traiter une installation venant d’une commune. »
La cocasserie a voulu qu’une autre commune dans le sud du département haut-viennois propose un cas similaire… En seulement 4 mois !
Le village de Lussac-les-Eglises ressemblerait presque au village gaulois… Là où toutes les activités commerciales ou de services ont tendance à se concentrer dans les villes, le maire du bourg souligne fièrement qu’ici, on a réussi à conserver médecin, infirmières-kiné, dentiste, pharmacie, boulangerie-pâtisserie, boucherie, épicerie, traiteur, cafés, coiffeur, garage, bricolage, artisan menuisier, artisan plombier et du bâtiment.
Comme un signe de vitalité supplémentaire, la commune ne se contente pas du projet de location de sa ferme, l’équipe municipale travaille en parallèle à la création d’un atelier de découpe sur place, avec tous les éleveurs du secteur, dans un rayon de 50 à 80 kilomètres (au delà, de nouvelles normes s’imposent). Cette fois, il faudra plus de temps pour finaliser l’équipement.
> Accueil et visite à la ferme des Essarts pour les candidats le lundi 4 avril à 9 heures.
> Dépôt des candidatures avant le 15 avril (lettre de motivation + CV + présentation du projet).
> Commission de recrutement le 25 avril.
Contact : Agnès Brun – Chambre d’agriculture de la Haute Vienne – 06.99.92.29.74.
En savoir plus : http://www.limousin.fr/urgent-appel-candidature-pour-installation-agricole-collective_869 (le texte de l’annonce) ; http://www.limousin.fr/sites/default/files/file_upload/0_pdf/offre_lussac_les_eglises.pdf (tous les détails en marge de l’annonce).
Les photos ci-dessous ont été fournies par la Chambre d’agriculture de la Haute-Vienne.
Le Monde a repris ce sujet (bien après nous) : http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/21/village-de-500-habitants-recherche-agriculteur49058093234.html
Dernière minute
Le dépôt des candidatures a été repoussé au 29 avril.
Les élus et les membres de la Chambre d’agriculture rencontreront les candidats fin mai.
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Et pourquoi les techniciens de la Chambre d’agriculture ne mettraient pas en pratique ce qu’ils ont prescris en théorie… Je suis ancien conseiller en tous genres, plus de 50 ans d’expérience agricole…fils de paysans, derrière les chevaux à l’Age de 5 ans…
j’ai perdu plus de 30 ans dans le conseil…Il y a trop de conseillers dans ce pays. Il manque de praticiens compétents et innovateurs…c ‘est dans les véritables réalités agricoles que l’on perçoit les véritables réalités…TROP DE THEORIES ET DE THEORICIENS DANS CE PAYS.. les réalités s’écrivent dans les champs et dans les étables…Il y a trop de bureaucrates…