Pour répondre à son ambition de devenir le premier continent neutre en carbone d’ici 2050, l’Union européenne élabore un cadre pour certifier la séquestration du carbone atmosphérique par les puits de carbone naturels (sols et forêts) et artificiels (injection de CO2 en réservoirs géologiques), le CRCF (pour Carbon Removal Certification Framework).
Chaque tonne de CO2 ainsi séquestrée donnera droit à un certificat, lequel pourra être vendu sur les marchés volontaires du carbone. L’agriculture a un rôle central dans ce dispositif, notamment car ses sols sont le puits de carbone au plus haut potentiel de stockage additionnel, dont la Commission Européenne veut stimuler l’activation via ce dispositif. Il est pour cela nécessaire d’accélérer le développement de méthodes de certification du carbone stocké par les sols agricoles à la fois robustes et simples d’utilisation pour les agriculteurs. C’est dans ce contexte que le projet MARVIC a été initié.
Financé par le programme de recherche Horizon Europe, MARVIC conseille la Commission européenne dans l’élaboration des lignes directrices pour une agriculture bas carbone.
Le domaine de la recherche et Agrosolutions unissent leurs forces pour établir les principes de l’agriculture bas carbone pour la Commission Européenne. Ce projet de quatre ans vise à développer des méthodes fiables, économiques et adaptables au contexte local pour quantifier et certifier la séquestration de carbone grâce à l’agriculture. « Le projet MARVIC est l’occasion de concevoir un cadre de certification carbone adapté aux spécificités de l’agriculture, pour rémunérer à leur juste valeur et de manière harmonisée à l’échelle Européenne les efforts des agriculteurs pour stocker du carbone. » assure Edouard Lanckriet, Directeur de la Stratégie d’Agrosolutions. L’expertise d’Agrosolutions permet d’assurer la prise en compte des réalités du terrain et des considérations techniques propres aux agriculteurs, garantissant ainsi la faisabilité du déploiement des méthodologies.
L’objectif du projet MARVIC réside dans la mise en place de méthodes hybrides pour le monitoring de l’agriculture bas carbone en conjuguant mesures, modélisation et données satellites. Ainsi, MARVIC permettra de réduire les coûts élevés et les procédures administratives complexes associées actuellement à la certification des projets agricoles bas carbone. En intégrant ces approches, MARVIC permettra d’obtenir des mesures précises tout en simplifiant les processus de monitoring.
Afin de rendre compte de la diversité des pratiques agricoles en Europe, ces méthodologies seront déployées pour quatre grandes catégories : les grandes cultures, les prairies permanentes, les tourbières et les cultures ligneuses. Elles tiendront compte des spécificités des différentes combinaisons de l’usage des sols et des types de sols (LUST). L’efficacité des méthodologies sera testé dès 2024 et s’étendra sur 29 sites à travers 12 pays.