Certaines compagnes, la production mondiale de blé dur est gravement déficitaire. En 2021, le prix du blé dur avait flambé bien avant que la guerre en Ukraine n’est éclatée. Du reste, le pays n’est pas un producteur notoire..
Mais la planète manquait de grains car le Canada avait alors récolté moitié moins de blé dur (3 millions de tonnes – Mt) qu’à l’accoutumée.
Cette campagne 2024-2025, la production mondiale de blé dur elle est à la fois supérieure aux quatre précédentes (35,4 Mt selon le conseil international des céréales) et en même temps très mal répartie entre les pays producteurs-exportateurs nets et les pays consommateurs, importateurs nets.
Les pays consommateurs de blé dur qui parviennent à être autosuffisants se comptent sur les doigts d’une main. Il s’agit essentiellement du Canada, de la Turquie, de la France et du Mexique.
Mais le Canada tient une part singulière sur le marché mondial de la céréale. Il est à la fois le premier pays producteur (6 Mt) et exportateur (5,1 Mt) au monde de blé dur. En ayant récolté l’été dernier un sixième de la production mondiale de grains, le Canada a accru ses capacités d’exportations de 1,5 Mt comparées à l’an passé.
Selon le site Agriculture-Canada, « les deux principales provinces ayant produit le plus de grains sont la Saskatchewan et l’Alberta, avec respectivement 76 % et 22 % de la production totale. L’offre totale est maintenant prévue est supérieure de 35 % à celle de 2023-2024 et de 8 % par rapport à la moyenne quinquennale».
La Turquie est un acteur majeur du marché du blé dur depuis deux ans. En en ayant produit dorénavant 4,6 Mt l’été dernier, soit 1,4 Mt de plus en quatre campagnes, l’ancien empire ottoman a réalisé une percée notable sur le marché de l’export. Il est le deuxième pays exportateur au monde de blé dur (900 000 tonnes en 2024-2025 après 1,6 Mt en 2023-2024).
Cette campagne-ci, il a volontairement réduit ses ventes pour reconstituer ses stocks et privilégier son marché intérieur.
A l’export, le Canada et la Turquie se partagent le bassin méditerranéen, importateur majeur de blé dur. Il réalise plus des deux tiers de ses échanges mondiaux (6,4 Mt sur 9,5 Mt).
Les volumes de grains échangés dans le reste du monde portent sur quelques centaines de milliers de tonnes. A l’import, citons le Japon (120 000 t), la Côte d’Ivoire, le Nigéria (200 000 t) et l’Amérique du Sud (260 000t).
A l’export, mentionnons l’Australie, le Mexique (600 000 t) et le Kazakhstan (350 000 t).
Les Etats-Unis sont importateurs nets de blé dur de 400 000 t selon le Conseil international de céréales.
Inonder le bassin méditerranéen
Les pays du Maghreb sont la première destination commerciale des exportations de blé dur dans le monde. Cette campagne-ci, ils importeront 3,7 Mt de grains pour compléter leur récolte de 4 Mt.
Le Maroc et la Tunisie achèteront 800 000 t de blé dur en plus que l’an passé. Au Maroc, la récolte n’a jamais été aussi faible (700 000 t).
En Union européenne, la production de blé dur (7,2 Mt) est largement insuffisante pour couvrir ses besoins. Elle est le deuxième importateur au monde de blé dur (2,6 Mt) car l’Italie, l’Espagne et de nombreux autres pays européens ne parviennent pas à s’approvisionner sur le marché européen.
Mais cette campagne-ci, le Canada est de nouveau en tête des pays fournisseurs, devant la Turquie reléguée en seconde position.
L’Union européenne a déjà acheté 311 000 tonnes de blé canadien, soit 111 000 tonnes de plus de grains qu’à la Turquie.
L’an passé, l’ancien empire ottoman avait livré trois fois plus de grains car il avait décidé d’inonder le bassin méditerranéen jusqu’en Union européenne. Toutes destinations confondues, la Turquie avait exporté 1,6 Mt de blé dur.
La France est le principal pays exportateur net parmi les Vingt-sept Etats membres et mais sa production (1,2 Mt) décline chaque année (-0,4 Mt en trois ans).
A l’international, notre pays est un des seuls avec la Grèce et la Roumanie à exporter du blé dur. La tonne est commercialisée autour de 300 € en France depuis le début de la campagne.