zhomivores

mangerdetout.fr, un site d’information et de réflexion sur notre alimentation

Pour contrebalancer les prises à partie anxiogènes des mouvements animalistes, les filières bretonnes lancent mangerdetout.fr, un site qui affirme la promotion du régime omnivore et aide à trouver des informations sur son alimentation, mais aussi sur les relations entre les hommes et les animaux. De quoi aider le consommateur à retrouver du plaisir dans son assiette et de la confiance dans les filières de production et de transformation.

« Depuis des millénaires, l’homme est omnivore. Les produits de l’élevage sont nécessaires pour faire grandir et vieillir l’homme en bonne santé, rappelle Loïc Hénaff, président de Produit en Bretagne. Dans la pluralité de ses formes, l’élevage est nécessaire à l’équilibre alimentaire et environnemental de la planète et il impose des devoirs de l’homme envers ces animaux qu’il élève. »

Un discours qui n’étonne pas venu de la part de celui qui dirige une entreprise de salaisonnerie mais qui exprime aussi le point de vue des 96 % de Français omnivores, dans un débat sociétal sur l’alimentation accaparé par les mouvements animalistes et végans. Sous leur influence, les choix alimentaires se politisent, bafouant les nécessités nutritionnelles. Leurs discours, extrémistes et alarmistes, ont levé une certaine défiance alors même que les consommateurs veulent se reconnecter à leur alimentation et à ceux qui la produisent.

Danielle Even, présidente d’Agriculteurs de Bretagne, en donne pour preuve les 40 000 visiteurs à l’opération Breizh agri food, pendant laquelle 180 exploitations ou entreprises agroalimentaires ont ouvert leurs portes.

Des informations scientifiques et vérifiées

Dans ce climat complexe, les Z’Homnivores est une démarche qui réunit, depuis deux ans, les filières (*) de la production et de la transformation en Bretagne, pour défendre le « bien manger » et réfléchir au sens large autour de l’alimentation, depuis la production jusqu’aux impacts des filières sur l’environnement. Ce collectif de collectifs a fait le constat que, dans ces débats qui tournent vite au passionnel, il était difficile pour les consommateurs de trouver de l’information sûre et facile d’accès. « Nous voulons opposer à la violence du dialogue, de l’information pour affirmer nos convictions », explique Loïc Hénaff. Ce qui se concrétise par le site mangerdetout.fr, une mine d’informations sur notre alimentation, ses conséquences sur la santé, les relations entre les hommes et les animaux, l’impact environnemental des filières. « Notre but est de fournir une source d’informations et de réflexions sur l’alimentation, précise Danielle Even. Chacun a la liberté de choisir son régime alimentaire, les modes de production de ses aliments mais il doit pouvoir le faire de façon éclairée. »

Dans ce site, le collectif des Z’homnivores produit des contenus, mais aussi synthéthise et vérifie toutes les informations autour de l’alimentation, les éclaire par des avis de nutritionnistes. On peut donc y trouver de multiples renseignements sur les différents régimes alimentaires, sur la nutrition, les signes officiels de qualité, le locavorisme, les impacts environnementaux des filières animales. Autant d’arguments pour ceux qui veulent défendre les produits des filières animales.

(*) Note : Produit en Bretagne, l’Association bretonne des entreprises agroalimentaires, Agriculteurs de Bretagne, l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne, Interbev Bretagne, la chambre d’agriculture de Bretagne, avec le soutien du Conseil régional de Bretagne.

 

Ci-dessous, Danielle Even et Loïc Hénaff (montage de deux photos).

1 Commentaire(s)

  1. L’État laisserait-il les lobbies contrôler l’assiette de nos enfants ?

    Les protéines animales représentent aujourd’hui 61 % de nos apports en
    protéines. Il est urgent de renverser ce rapport, c’est-à-dire d’opter pour une
    alimentation essentiellement végétale, comme c’était le cas au début du
    XXe siècle108. En résumé, il s’agit simplement de manger moins et mieux ! Cette
    mesure est également celle portée par plus de 15 000 scientifiques dans leur
    Appel pour la planète de novembre 2017/09.
    Les leviers pour modifier le régime alimentaire des Français-es sont multiples.
    La modification des règles alimentaires dans la restauration publique, en
    particulier pour les enfants, offre un levier essentiel et indispensable. Parce
    que l’État se doit d’être exemplaire pour impulser la dynamique, parce que
    les quantités de nourriture qui sont fournies par la restauration collective sont
    significatives, et parce qu’il est fondamental de sensibiliser les jeunes générations
    et de protéger leur santé.
    Le succès des initiatives menées par les collectivités locales qui ont su s’affranchir
    des recommandations officielles ou les gouvernements qui ont pris le parti de
    faire passer des lois nationales pour imposer les plats végétariens aux menus des
    cantines publiques montre qu’il est possible, souhaitable et rentable de faire évoluer
    les menus.
    Ces démarches vont souvent de pair avec une réduction du gaspillage
    alimentaire et une diversification des sources de protéines – deux axes de
    travail qui permettent de dégager des économies et de ce fait d’augmenter la
    part des aliments de haute qualité, comme ceux issus de l’agriculture biologique.
    Lorsqu’elles font le choix d’opter pour ces menus bons pour la santé de nos enfants
    et respectueux de l’environnement, les collectivités s’approvisionnent le plus
    souvent auprès d’agriculteurs et d’éleveurs locaux. Elles soutiennent alors le tissu
    économique local et déclenchent de véritables dynamiques de territoire.
    C’est le cas de la ville de Saint-Étienne, qui sert 3 500 repas par jour 100 % bio et locaux, incluant un repas végétarien par semaine. Ou encore de l’exemple bien
    connu de la ville de Mouans-Sartoux, qui sert 1 100 repas par jour, 100 % bio.
    La réduction de la part de la viande, associée à la lutte contre le gaspillage
    alimentaire, a permis à la ville de mener cette politique sans impact budgétaire.
    Et celui de Lons-Le-Saunier où toute la viande servie est bio et majoritairement
    locale. Plus récemment enfin, le Centre national des œuvres universitaires et
    scolaires (CNOUS) s’en engagé à ce que l’ensemble des restaurants universitaires
    proposent des repas végétariens d’ici à la fin de l’année.
    Ailleurs en Europe, la ville de Copenhague s’est illustrée en proposant des plats
    d’origine biologique à 75 % de bio et une réduction de la part de protéines animales
    pour 60 000 repas par jour. Tandis qu’au Portugal, une loi oblige désormais les
    institutions publiques à proposer des alternatives végétaliennes (sans aucun produit d’origine animale) quotidiennement.

    Ces initiatives demeurent à ce jour malheureusement trop limitées.
    Afin que de plus en plus d’enfants aient accès à des repas bons pour leur
    santé et pour la planète, voici les mesures que l’État doit mettre en œuvre
    selon Greenpeace :

    1) Réformer en profondeur la gouvernance des politiques publiques
    en matière d’alimentation :
    • En créant ou en élargissant les missions d’une autorité interministérielle,
    opérationnelle et efficace, sous l’égide du Premier ministre, qui assurera
    la cohérence des initiatives et l’implication de l’ensemble des ministères
    concernés par les enjeux, notamment Santé et Environnement.
    • En impliquant des experts indépendants à même de pouvoir enrichir
    et consolider les propositions : des médecins de la prévention, des
    économistes, des représentants de la société civile, et notamment les
    associations de protection de l’environnement.
    • En prévenant les conflits d’intérêt dans l’établissement des repères
    nutritionnels et plus généralement des politiques Santé et Alimentation
    (rendre transparents les échanges et les budgets alloués aux activités de
    lobbying, s’assurer de l’indépendance des experts santé… : les mesures
    pour minimiser l’impact des lobbies sont nombreuses)(1).
    • En intégrant les contraintes environnementales et notamment les enjeux
    liés à la lutte contre les changements climatiques (Stratégie nationale bas carbone…).
    • En dotant cette réforme des moyens nécessaires pour une mise à jour
    rapide des recommandations nutritionnelles (PNNS 4, GEM-RCN, décret
    et arrêté de 2011).

    2) Assurer les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ces politiques
    en faveur d’une alimentation plus saine et plus durable : par exemple
    la formation des personnels de cuisines aux notions d’équilibre nutritionnel,
    l’accompagnement pédagogique des élèves pendant les repas ou encore
    celui des collectivités locales, pour qu’elles puissent s’approvisionner
    en produits locaux, sains, de saison, le moins transformés possibles,
    à dominante végétale et biologique.

    3) Interdire les interventions des lobbies de la viande et des produits laitiers
    auprès des enfants (passages directement dans les écoles, distribution
    de kits pédagogiques orientés, …) qui, sous couvert de vouloir nous faire
    retrouver le goût des produits, renouer avec la terre et les animaux, développer
    l’économie locale (intentions tout à fait louables au demeurant), publient
    des informations relativement subjectives. Ces interventions viennent pallier
    les lacunes de l’État en la matière, qui doit donc allouer des budgets
    au développement d’outils pédagogiques objectifs.

    4) Introduire deux repas végétariens par semaine dans les cantines
    scolaires, à horizon 2020.

    5) Augmenter la part du bio dans toute la restauration scolaire, issu le plus
    souvent possible de filières locales, pour garantir une alimentation sans
    pesticides, sans OGM, sans additifs chimiques.

    Ces demandes font écho aux recommandations de l’ANSES (avis de décembre
    2016 sur la nécessité de diminuer la part de viandes et de produits laitiers) ainsi
    qu’à celles du Haut Conseil à la Santé Publique. Le rapport de septembre 2017 du
    HCSP demande en effet que « les préoccupations environnementales et la durabilité
    (contaminants, empreinte carbone, …) [soient] également intégrées dans la définition
    des repères de consommation alimentaire ». Preuve supplémentaire de son ouverture
    d’esprit et d’un besoin d’évolution profond des politiques Santé et Alimentation
    nationales, le HCSP stipule également qu’il faut « associer les patients et citoyens à la
    définition de la politique et aux enjeux sociétaux que cela implique »(2). En parallèle, la
    société civile s’active et n’a de cesse de pousser la demande d’une alimentation plus
    durable et plus saine au sein de la restauration scolaire(3). Tous les éléments sont là. Qu’attend le gouvernement pour agir ?

    1 Voir les propositions du
    HCSP de septembre 2017 :
    http://bit.ly/2Ag36ui

    2 Pour une Politique
    Nationale Nutrition Santé,
    Septembre 2017

    3 Voir États Généraux de
    l’Alimentation : 63 priorités
    de la Plateforme Citoyenne
    pour une Transition Agricole
    et Alimentaire

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