Le Groupe ICV (Institut Coopératif du Vin) et BASF Agro présentent les résultats de la deuxième phase du programme d’étude « In vino qualitas ». Cette expérimentation mesure, depuis 2006, l’impact quantitatif et qualitatif de l’oïdium de la vigne sur les raisins et la qualité du vin, en vignoble languedocien.
Le bilan de cette étude permet, aujourd’hui, de déterminer des stratégies efficaces de lutte phytosanitaire. Les stratégies gagnantes sont celles qui traitent « tôt et fort » sur cépages sensibles (Chardonnay, Carignan) ou avec antécédents d’oïdium. L’étude propose également des règles de décision simples et utilisables par tous pour le raisonnement de la lutte contre l’oïdium. Des économies de 1 à 2 traitements selon le millésime sont possibles en fonction de l’état sanitaire à la fermeture de la grappe.
Quelle règle de décision pour piloter son programme de traitement ?
L’oïdium de la vigne est difficile à prévoir et à modéliser, il faut donc savoir gérer les risques en fonction du millésime et des objectifs qualitatifs du type de vin envisagé (basique, premium, super premium…). La première phase de l’expérimentation a permis au Groupe ICV et BASF Agro de mesurer l’impact de l’oïdium de la vigne sur la qualité des vins et de déterminer le seuil acceptable de maladie à la vendange d’un point de vue œnologique.
La deuxième phase de l’expérimentation permet de proposer une règle anticipatrice en déterminant un seuil acceptable d’oïdium à la fermeture de la grappe, tant du point de vue du rendement que de la qualité. Au stade fermeture de la grappe, il convient d’évaluer l’état sanitaire avant de décider de renouveler ou non les traitements, en se basant sur un seuil de fréquence de grappes significativement touchées (intensité à plus de 15 %).
Traiter « tôt et fort » pour optimiser sa pratique de lutte anti-oïdium
La phase II du programme « In vino qualitas » a comparé, de 2009 à 2012, différentes stratégies de lutte phytosanitaire contre l’oïdium sur Chardonnay en Languedoc-Roussillon. Elle a permis de répondre aux questions suivantes : Comment raisonner la lutte contre l’oïdium ? Peut-on réduire le nombre de traitements tout en conservant des rendements et une qualité acceptables ? Peut-on proposer des règles de décision permettant d’évaluer et de gérer le risque en cours de traitement ?
Elle a mis en évidence des stratégies efficaces, rentables et assurant un bon niveau qualitatif (pour ne pas atteindre le seuil de nuisibilité). Elle propose une aide au raisonnement de la lutte contre l’oïdium avec la définition d’un seuil de tolérance au stade fermeture de la grappe en mettant en œuvre au préalable une stratégie d’intervention « tôt et fort ». Elle met en évidence l’intérêt d’un programme raisonné : une intervention précoce, dès le stade 5-6F de la vigne, avec par exemple du soufre, en adaptant le volume de bouillie au volume de végétation (si le pulvérisateur bien réglé permet cette adaptation), puis une application de spécialités « haut de gamme » (préventives et curatives), en alternant strictement les familles chimiques jusqu’au stade « fermeture de la grappe ».
Les enseignements de la phase I du programme « In vino qualitas » : impact de l’oïdium sur le rendement et seuils de nuisibilité du point de vue œnologique
L’étude conduite sur cépages Carignan (rouge) et Chardonnay (blanc) de 2006 à 2008, en Languedoc-Roussillon, avait confirmé le fort impact de l’oïdium sur le rendement et avait permis de définir des seuils de nuisibilité à la récolte de la maladie du point de vue œnologique, tant en rouge qu’en blanc.
En savoir plus : http://www.agro.basf.fr/agroportal/fr/fr/startpage.html et http://www.icv.fr/