Les iules sont des animaux invertébrés (Tachypodoiulus albipes) qui font partie de la famille des myriapodes (Myriapoda). Plus communément appelée les mille-pattes et membre d’une sous-catégorie de myriapodes appelée les diplopodes, ils comptent deux paires de pattes par anneaux composant leur long corps allongé, cylindrique et segmenté.
Mais l’iule n’atteint jamais réellement mille pattes. Tout au plus deux cents.
Ils mesurent entre 3 et 20 centimètres, et certains iules peuvent piquer et empoisonner les prédateurs à leur taille, mais aucunement l’homme.
L’iule est un animal plutôt solitaire, ne se regroupant seulement que pour la reproduction. Il circule plus aisément la nuit et vit généralement dans les milieux humides et frais, sous les pierres, dans la terre ou encore dans les bois morts ou pourris. Sa position caractéristique recroquevillé en spirale le rend facilement reconnaissable.
Les iules sont des animaux utiles puisqu’ils contribuent au nettoyage forestier en accélérant le processus de décomposition et la formation de l’humus. Ce sont des détritivores qui se nourrissent de fruits tombés au sol.
Cependant, ils sont également estampillés nuisibles et ravageurs, pour leur capacité à s’attaquer à certaines cultures, dans leur sous-espèces dénommées blaniule (Blaniulus guttulatus). Cette famille est également appelée blaniule mouchetée, iule de la betterave ou iule des fraises.
Les blaniules seront identifiables parce que plus clairs que les autres, jaunâtres et mouchetés de petits points rouges.
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L’iule se reproduit surtout à l’automne et au printemps. Les couples se forment grâce à l’odorat développé de ces petits invertébrés. C’est avec ses gonopodes (pattes reproductrices) que le mâle féconde la femelle.
La ponte peut proposer jusqu’à deux cents œufs. De chacun d’eux va sortir un petit corps embryonnaire translucide qui va donner une larve. Cette larve va muer plusieurs fois avant d’atteindre l’âge adulte et gagner à chaque fois un anneau à quatre pattes.
Donc plus l’iule avance en âge, plus il gagne de pattes.
Les iules, ou plus précisément les blaniules, peuvent s’attaquer à la carotte et à la betterave, à la pomme de terre et même aux fraises.
Ces bébêtes ne sont peut-être donc pas si inoffensives qu’elles n’y paraissent. Elles ont un intérêt dans le cycle de la terre, son aération et la décomposition des résidus, pour certaines, mais pour d’autres, une surpopulation peut entraîner des dégâts sérieux sur une culture.
Les Blaniules s’attaquent aux racines, aux semences en germination, aux tiges, aux bulbes ou aux tubercules des différentes cultures. Parfois Blaniules et autres familles de Iules sont associés sur les mêmes lieux.
Rare est de constater des attaques de iules massives, mais les dégâts subis peuvent s’avérer toutefois gênants.
L’observation est une des clefs majeures. En raison de la petitesse de ces nuisibles, cette observation doit être appliquée et minutieuse, tout au long de l’année. Et en prioritairement avant les semis.
Les blaniules ne remontent à la surface qu’au printemps, saison où l’agriculteur doit être en alerte.
Afin de détecter la présence des iules ou blaniules, il est conseillé de confectionner des « repères » sous formes de débris organiques et de contrôler tous les deux à trois jours si les mille-pattes sont venus s’y nicher.
Il est bon d’éradiquer les débris végétaux et d’arroser régulièrement les sols débarrassés de composts, de mottes ou autres lieux de prolifération. Parfois, les blaniules attaquent les plantes pour s’abreuver et la présence d’eau en abondance peut les en dissuader.
Le travail de la terre par déchaumage mécanique est un moyen de perturber l’équilibre de ces parasites.
Procédé agronomique, la chaux mélangée à la terre est une barrière performante à leur présence.
Ci-dessous, iule (photo Adobe, lien direct https://stock.adobe.com/fr/images/iulle/5336631.