Les éleveurs producteurs de lait dans les zones AOP ou IGP dégagent des revenus plus élevés et affichent un bilan environnemental bien meilleur que leurs collègues exerçant hors de ces zones. Mais les exploitations sous label ne se distinguent pas par leur performance en matière de bien-être animale.
+ 9000 € par Utans, c’est la différence de revenu par unité de travail agricole non salarié agricole (Utans) entre les producteurs laitiers installés dans des zones d’élevage sous signe IGP et leurs collègues exerçant leur activité hors de ces zones, selon une étude du centre d’études et de prospective du ministère de l’agriculture.
Cependant, cette différence masque d’importantes disparités de revenu entre bassins laitiers sous zone IGP.
En Franche comté, le revenu supplémentaire par Utans est supérieur de 22 000 € au revenu par UTA hors IGP. Mais dans la région du Munster, aucune différence de revenu n’est réellement perceptible.
En général, le prix auquel est vendu le lait collecté, et sa valorisation fromagère qui en découle, expliquent ces différences de revenu.
Le centre d’études et de prospective s’appuie sur un panel de 245 exploitations réparties dans différentes zones IGP et AOP pour réaliser son étude. Outre les questions de revenu, sont traités différents aspects sociétaux, environnementaux et de bien-être animal.
Les exploitations laitières rendent les territoires où elles sont implantées plus dynamiques. Elles contribuent à préserver et à valoriser des savoirs faire.
Sans ces zones IGP ou AOP, les exploitations laitières « fromagères » peineraient à valoriser leur lait collecté.
Très bonne performance environnementale
Son prix de vente serait en partie établi en fonction des cours des produits standardisés de première transformation (poudre de lait, beurre).
« Au-delà des garanties qu’elles apportent aux consommateurs sur la qualité des produits, les exploitations agricoles en bovins lait sous IGP veulent conserver leur position favorable sur le marché, écrivent les auteurs de l’étude. La labellisation de la zone où elles sont implantées leur confère une grande notoriété en matière de performance environnementale et en matière de bien-être animal qu’actuellement ».
Les meilleurs scores affichés sur le plan de l’environnement résulteraient d’abord de leur localisation (régions montagneuses ou bocagères) et non de leur origine géographique en tant que telle. Les exploitations agricoles valorisent les atouts des zones où elles sont implantées.
En zone de montagne, la part des prairies et dans l’alimentation des animaux est toujours très importante tandis que l’emploi de produits phytosanitaires est plus faible.
Mais les exploitations en zones IGP consomment plus d’aliments achetés que leurs congénères hors de ces zones. La raison invoquée par le ministère de l’Agriculture : leur vulnérabilité aux aléas climatiques (sécheresses).
En matière de bien-être animal, la notoriété acquise par les éleveurs en zone IGP est contestable.
Bien-être animal décevant
Les exploitations sous IGP ne se distinguent pas fondamentalement des autres exploitations du fait du caractère souvent peu contraignant des cahiers des charges auxquels sont soumis ces systèmes de production, selon le centre d’études et de prospective.
Hormis la zone Poitou Charente, les exploitations sous labels les plus connus présentent des scores décevants.
Leur point fort est la surface de pâturage plus importante réservée aux vaches dans les IGP (+16 %) mais leurs points faibles sont les conditions de logement des animaux.
Dans les zones IGP, les effectifs des troupeaux de vaches sont moins importants qu’en zone de plaine mais les étables, où sont logées les bêtes, sont anciennes et parfois vétustes. Les vaches bénéficient de peu de place pour circuler.
Les cahiers des charges des producteurs de lait en zone AOP Auvergne Rhône Alpe imposent une période de pâturage particulièrement longue et sur une surface d’herbe beaucoup plus importante.
A score équivalent, les indicateurs de bien être animal masquent des différences notables. De très bons indicateurs en matière de pâturage compensent des indicateurs de vétusté en matière de logement dégradées. Dans les zones de montagne, les vaches sont souvent logées dans des étables étroites, attachées.