La fertilisation au semis constituée d’apports d’azote et de phosphore est une technique reconnue pour accélérer les levées notamment en conditions fraîches. Cette technique est d’autant plus efficiente que l’apport est localisé à proximité de la graine.
Qui dit semis au monograine dit également très souvent apports de fertilisation au semis, notamment pour l’effet starter que cet apport peut procurer. Ces apports constituent souvent un investissement rentabilisé par une vigueur au démarrage plus forte, notamment en conditions froides. Cette vigueur de démarrage constitue une protection reconnue face aux levées d’adventices et à de nombreux ravageurs qui profitent des levées lentes et difficiles pour se nourrir de la plante. Les éléments apportés sont souvent de l’azote minéral, un élément très mobile dans le sol, additionné de phosphore, un élément au contraire très peu mobile. Dans un cas comme dans l’autre, une localisation autour de la graine permettra de garantir que l’élément sera disponible efficacement autour de la spermosphère, c’est-à-dire dans l’environnement proche de la graine et des racines de la plantule.
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Les semoirs monograines sont donc souvent équipés d’une trémie de grande capacité pour l’épandage conjoint de ces fertilisants. Pour gagner en précision et en efficience, ces semoirs peuvent bénéficier d’une distribution enterrée et séparée à proximité de la ligne de semis, ce qui permet un premier niveau de localisation de l’engrais sur toute la ligne de semis avec des gains d’efficacité. Cette localisation de l’engrais doit être extrêmement précise pour que les apports soient suffisamment proches tout en évitant les risques de brûlures. Les apports d’azote minéral (risque d’intoxication ammoniacale) ou d’acide phosphorique notamment peuvent être préjudiciables à trop forte concentration autour des plantules. L’Institut technique Arvalis, préconise une profondeur cible de 5-6cm de même qu’un écartement de la ligne de semis de 5-6cm. Pour cela la distribution doit être bien réglée, stable, robuste et fiable dans les consignes qui lui sont données.
Pour être encore plus précis et efficace, un nouveau système de fertilisation en poquets est arrivé sur le marché. Il s’agit du système Fertispot d’Amazone. L’engrais n’est plus distribué sur une ligne continue, mais en pointillé à côté des semences. La distribution se fait par le remplissage d’une poche d’accumulation avec un balais rotatif qui éjecte le poquet d’engrais de façon synchronisée avec la descente de la semence. La fertilisation est ainsi distribuée en totalité à proximité de la spermosphère. « Cela améliore l’efficacité d’utilisation, diminue les pertes et permet de réaliser des économies de produit de l’ordre de 25 %, soit une économie de DAP (phosphate diammonique) 18/46 de 1000 € pour 100 ha de maïs semés par exemple* », souligne Philippe Goumin, chef de produits semoirs pour Amazone France. Les gains d’efficacité sont d’autant plus importants avec ce système, que la distance entre graines sur une même ligne augmente, ce qui est le cas avec la tendance actuelle des semis de maïs à 45 ou 50 cm d’inter-rang. L’intervalle entre graines sur la même ligne est de 20 cm au lieu de 13 cm, ce qui diminue l’efficacité de la fertilisation lorsqu’elle est localisée sur la ligne entière. A noter que des formes d’engrais starter spéciaux peuvent être apportés sous forme de microgranulés en utilisant la trémie du micro-doseur. Ces engrais sont positionnés dans la raie de semis mais à des doses plus faibles (25 kg/ha). Le coût de ces micro-granulés est plus élevé et ils ne sont pas suffisants en sols pauvres en phosphore selon Arvalis.
* La dose recommandée par Arvalis est de 130 kg/ka de 18/46 ou 130 l / ha de 14-48.
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L’application d’engrais sous forme liquide en localisé au semis est une pratique répandue dans les régions où les sols se réchauffent difficilement ou dans le cadre de semis précoces. Dans ces terres qui généralement ne se réchauffent pas avant la fin mai, il est d’usage d’incorporer de l’engrais liquide au semis pour les maïs notamment. Cet engrais est alors plus efficace car il est disponible plus rapidement qu’un engrais solide. La pratique de la fertilisation liquide est également justifiée pour les semis tardifs, lorsque le déficit hydrique est important et qu’il pénalise la libération de l’engrais solide dans le sol.
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Légende photo : Le fertilisation localisée requiert fiabilité et précision pour une efficacité optimale mais sans dommages sur les semences. (source : Amazone).
Avec le système Fertispot Amazone, l’engrais s’accumule dans une chambre avant d’être distribué par poquets à côté des semences. (crédit : Amazone).
La fertilisation liquide localisée est pratiquée en terre sèche ou peu réchauffée. (source : Amazone).