Insecte nocturne, le zabrus tenebrioides ou encore zabre des céréales, est un coléoptère de la famille des Carabidae, c’est-à-dire de coléoptères terrestres pour la plupart prédateurs.
La larve, redoutable pour les feuilles de céréales à paille qu’elle attaque la nuit, est bicolore : la partie de la tête est noire, tandis qu’à partir d’un tiers du corps, l’abdomen est blanchâtre, couvert de petits cercles marrons. Elle peut atteindre jusqu’à 35 millimètres.
A taille adulte, l’insecte est noir avec des reflets métalliques verts ou bruns. Il dispose d’un thorax et d’élytres bombées, ces dernières étant striées de neuf bandes.
Originairement présent sur la façade maritime ouest de la France, et en Midi-Pyrénées, le zabre grignote de plus en plus de terrain (et de feuilles donc…) vers l’intérieur du pays, notamment dans les zones d’élevage.
Les zabres adultes apparaissent à la belle saison, faisait du printemps une période de reproduction. Les femelles fécondées creusent des galeries verticales pour s’y réfugier et pondre à partir du mois de juillet, préférant les zones à résidus de culture.
Les œufs ont une durée d’incubation aléatoire, allant de dix jours à trois semaines selon la température ambiante et en particulier celle du sol.
La larve, qui va se nourrir dès son éclosion, connaît trois cycles de développement assez long dont le dernier durant l’hiver où son activité est fortement ralentie. Elle devient nymphe en avril.
Le zabre ne connaît qu’une seule génération par an.
Le zabre, et plus précisément sa larve, se délecte des feuilles des céréales de grandes cultures comme l’orge ou le blé.
A noter que le zabre n’attaque pas l’avoine.
Si la surpopulation de l’insecte adulte peut causer quelques dégâts sur les fleurs ou les graines, c’est surtout la présence de la larve de zabre qui est nuisible pour les cultures ciblées et leurs feuilles. Elles creusent des galeries souterraines pour s’y abriter la journée et sortir la nuit afin de se nourrir des limbes des céréales. Les feuilles sont rongées et mastiquées entre chaque nervure, qui sont les seules à subsister.
A la manière de l’écureuil, ces larves sont capables de stocker quelques morceaux de feuilles dans leurs galeries afin de pouvoir se nourrir le jour.
Dans le cas d’une attaque précoce, la récolte peut connaître une très forte baisse de rendement.
Dès l’automne, il est possible de détecter des foyers d’attaque des larves de zabre, qui débutent généralement en bordure des parcelles.
Un bon moyen pour détecter leur présence : la découverte de petits trous creusés dans le sol, comportant des petits morceaux de feuilles (leurs réserves de nourriture).
Il est d’abord très important, et même si ce n’est pas le plus amusant, de réduire au maximum les résidus de culture, de déchaumer rapidement après la récolte pour éviter que les repousses soient source de nourriture pour les larves.
Le labourage va éliminer une partie des larves dans le sol. Il est également possible d’intervenir sur des petits foyers en prélevant les larves à la main (avec des gants !).
Le traitement des semences par un insecticide approprié et toutes proportions gardées, permet d’anticiper les proliférations.
Le traitement en direct sur les plantes n’aura que de faibles résultats. Aucun insecticide n’est totalement efficace contre le zabre. Un sacré zèbre.
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