15 Mt de triticale sont produites dans le monde. La Pologne est le premier pays producteur et exportateur de la planète. En France, plus de la moitié de la céréale produite (1,64 Mt) est autoconsommée. Très compétitif, le triticale est aussi de plus en plus utilisé par les fabricants d’aliments. Et cultivée en Cive, il est très apprécié par les producteurs de biogaz.
Là où il est produit et consommé, le triticale n’est pas une céréale secondaire. Cet hybride de céréales blé-seigle est essentiellement cultivé dans les pays et les régions le seigle est produit en abondance.
Selon FranceAgriMer, 15 millions de tonnes (Mt) de triticale sont récoltées dans le monde. La Pologne en produit à elle seule 5 Mt. L’Allemagne, la Biéolorussie et la Pologne concentrent à eux trois plus de la moitié de la production mondiale de grains.
La production de triticale surpasse celle de seigle où ce dernier était en partie employé pour l’alimentation du bétail. Seules 12,5 Mt sont récoltées dans le monde : 3 Mt en Allemagne, 2,3 Mt en Pologne et 1,9 Mt en Russie où la céréale est dorénavant essentiellement destinée à consommation humaine.
En France, 1,64 Mt de triticale a été produite cette année. La sécheresse n’a pas épargné la céréale. Aussi, la production a diminué de 110 000 tonnes mais le triticale est toujours apprécié par les polyculteurs-éleveurs.
La production de triticale contribue à rendre leurs élevages autonomes en fourrages. Rapportée à la quantité produite, le triticale est même la céréale la plus autoconsommée, employée pour fabriquer des aliments à la ferme.
En France, seules 774 000 tonnes sont collectées pour fabriquer des aliments industriels (475 000 tonnes) ou pour exporter 140 000 tonnes.
Très compétitive à l’achat, la part du triticale dans la mise en œuvre par les fabricants d’aliments du bétail a crû de 100 000 tonnes en quatre ans. En pourcents, elle est égale cette année à 6,9 %, soit 2,6 points de plus que les années passées.
Il n’existe pas à proprement parler de marché mondial du triticale. L’essentiel des échanges commerciaux est européen. Par ailleurs, les ventes portent sur des volumes réduits. La Pologne expédie à peine 15 % de sa production (628 000 t en moyenne par an) et son premier client est l’Allemagne (348 000 t), par ailleurs le second pays producteur au mode de triticale.
Produite pour être autoconsommée
Outre-Rhin, la culture de triticale 2 Mt) s’est substituée à celle du seigle dans de nombreux länder depuis la fin de la période soviétique.
Exportatrice de céréales dans l’Union européenne et dans le Monde, la Lituanie (78 000 t/an) est le troisième pays exportateur de triticale devant la France (64 00 t/an). Alors que l’Espagne, qui ne récolte que 350 000 t par an, se hisse à la deuxième place des pays importateurs (164 000 t), devant les Pays Bas (108 000 t) qui ne produisent quasiment pas de triticale sur leur sol.
Le triticale dispose d’une surprenante adaptation aux différents modes culturaux dans de nombreuses régions de France ou d’Europe.
Sa rusticité permet de le maintenir dans des conduites « bio » ou de « bas-intrants », limitant ainsi l’impact des intrants (pesticides, fertilisation…).
Le triticale est par ailleurs très apprécié par les producteurs de biogaz. Cultivée en cive puis fauchée, la céréale fournit un volume de substrat très important pour alimenter les méthaniseurs.
Légende photo: Plaine céréalière en Pomméranie (Pologne) (@Fotokon)
Par Frédéric Hénin
