Le phoma macdonaldii est une maladie grave du tournesol qui entraîne de nombreuses tâches noires jusqu’à une gangrène généralisée de la plante en cas de forte infestation. Son développement peut conduire à la perte de 5 quintaux par hectare dans le cas d’attaque des tiges et jusqu’à 50 % de perte de rendement d’une récolte lors d’une contamination violente des collets. Le phoma de la tige est bien plus fréquent que le phoma du collet.
En France, la maladie est présente quasiment partout où tournesol est cultivé.
La plante peut être touchée en intégralité par la maladie, dans ses parties aériennes comme souterraines.
Sur la tige, ce sont d’abord de petites taches noires circulaires qui vont apparaître au niveau des pétioles avant de se propager et de noircir intégralement l’axe du végétal. C’est au moment où les tâches se rassemblent d’un étage foliaire à l’autre que la récolte va en pâtir avec des pertes de rendement conséquentes.
L’attaque est beaucoup plus dommageable pour la parcelle de tournesol lorsque le collet est attaqué par le biais d’une contamination racinaire. Le noircissement du collet peut entraîner un dessèchement des pieds des végétaux, élément rédhibitoire pour la récolte notamment si cette infestation apparaît trois semaines à un mois avant la maturité.
Sur les feuilles, la contagion rapide fait apparaître des lésions sombres sur les nervures principales pour former une patte d’oie à la base.
Enfin, le capitule peut également être touché, là encore par des petites tâches noires originelles qui vont jusqu’à se propager sur l’ensemble de la fleur.
Comme de nombreuses maladies propagées par les champignons, le Phoma du tournesol se développera plus facilement après des épisodes pluvieux. Paradoxalement, une fois abondamment étendue et installé sur des plants en situation de stress hydrique, la maladie pourra accélérer le dessèchement de la plante.
En outre, une terre trop azotée sera également favorable au développement de la maladie.
Le phoma survit dans les différents résidus de culture sous la forme d’un mycélium ou « blanc de champignon ». Des organes de fructifications se forment durant l’hiver qui vont libérer des spores lorsque les conditions propices seront réunies. Le Phoma Macdonaldii est donc présent quasiment constamment pendant l’année s’il n’est pas éliminé de manière agronomique. Toutefois, sa recrudescence passe par des facteurs météorologiques favorables, pluie et températures douces.
Les mesures agronomiques :
Les mesures phytosanitaires :
Appliquer un fongicide sur les feuilles ou sur les tiges peut se montrer efficace, en revanche, il n’existe pas de traitement assez puissant pour enrailler les attaques au collet.
Attention aux traitements du phoma qui peuvent déclencher des attaques de Phomopsis.
L’observation est complexe car la maladie peut apparaitre à différents moments de la culture. Il est judicieux de mettre en place un système de « placettes » où seront observer à chaque fois une dizaine de plants. Si plus de 25 % des végétaux sont impactés au niveau des feuilles, il est nécessaire d’intervenir.
Détecter et confirmer l’apparition du phoma passe par l’examen attentif des symptômes puisque la contagion peut être confondue avec le phomopsis et l’alternaria.