La méthanisation permet de produire du biogaz à partir de matières organiques, plantes ou effluents d’élevage. En culture principale comme CIVE, le maïs est particulièrement intéressant pour son potentiel de production de méthane.
Au 1er janvier 2020 (source Ademe), il y avait en France 809 sites de méthanisation dont 532 à la ferme. Pour approvisionner ces méthaniseurs en exploitation, le maïs est une ressource incontournable. C’est la culture la plus productive en biogaz, car elle combine un excellent rendement méthanogène et une forte production de matière sèche à l’hectare. Son rendement est de l’ordre de 220 Nm3 par tonne de matière sèche. Avec de telles performances, pas étonnant que l’Allemagne ait axé la production de son biogaz autour de cette culture.
La France a fait un choix énergétique différent. Réglementairement, elle a limité à 15% le volume brut entrant dans le méthaniseur issu d’une culture principale, essentiellement du maïs. Et ce afin que les cultures énergétiques ne concurrencent pas les cultures alimentaires. Même avec cette limite, la culture principale de maïs est intéressante dans la stratégie d’approvisionnement de son méthaniseur. C’est une production connue et maitrisée, qui assure un bon rendement fourrager. De plus, sa conservation en ensilage sur une longue durée sécurise les approvisionnements tout au long de l’année.
En plus des critères agronomiques habituels, le choix de la variété se fera sur le rendement méthanogène et la précocité. « Il faut tabler sur la fourchette haute des précocités pour aller chercher un maximum de rendement », conseille Laetitia Hamot, cheffe produit maïs fourrage chez KWS. Comme pour un ensilage, la récolte se fait à 32-35% de MS. Un maïs récolté trop tôt sera moins méthanogène car les épis seront moins développés. « A l’inverse, une récolte trop tardive pénalise également le rendement méthanogène, avertit Carol Humeau, chef de produit maïs précoce chez Limagrain. Car une plante vieillissante contient plus de lignine, qui est peu méthanisable ».
Toutes les variétés n’ont pas le même pouvoir méthanogène. Les semenciers ont développé des gammes spécifiques à la méthanisation. « Nous avons deux méthodes pour caractériser le pouvoir méthanogène des variétés : un calcul à partir des analyses de valeur alimentaire avec la formule de Rath, ou bien par analyse d’un échantillon de maïs directement en laboratoire, explique Carol Humeau. La précocité et le rendement d’une variété sont des critères importants pour orienter une variété vers la méthanisation. Certes, c’est le rendement qui pèse le plus dans la production de méthane que l’on obtiendra, mais la différence de pouvoir méthanogène entre variétés joue aussi. Pour maximiser la rentabilité, il faut non seulement du volume de maïs mais aussi un maïs dont la digestion donnera le plus de méthane ».
Le maïs peut aussi être semé tardivement, après une récolte de céréales immatures. Cette céréale sera considérée comme la culture principale, le maïs sera donc une CIVE, une Culture Intermédiaires à Vocation Energétique, qui n’est pas soumise à la restriction des 15 % d’incorporation. Mais, la réussite de la culture dépend de la pluviométrie estivale.
« Le sorgho se développe bien en année sèche mais, en moyenne, le maïs a le meilleur rendement méthane par nombre de jours de culture », calcule Carol Humeau. Pour contrebalancer le semis tardif, la précocité sera le premier critère de choix de la variété pour produire un maximum de matière utile sur un cycle court. « Pour répondre à cette attente, nous avons développé KWSUP une gamme ultra précoce avec des indices inférieurs à 200, affiche Laetitia Hamot. Cela permet de faire un maïs en 120 jours en zone plus froide après un ray grass ou, dans les zones plus chaudes, après une céréale, même avec une récolte au 15/20 juin ».
Auteur: Cécile Julien
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A surface égale, un champ de maïs évapore autant d’eau qu’une forêt de feuillus (source INRAE ONF FAO), donc il apporte autant de pluie donc a le même impact sur le climat en baissant d’au moins 20°c la températures des surfaces … il faut changer de paradigme il ne pleut pas dans les déserts parce qu’il n’y a pas de végétation, donc pour avoir de l’eau il faut augmenter la densité végétale toute l’année et en priorité l’été : https://www.mediaterre.org/actu,20200810121408,1.html