Retard des semis et baisse des surfaces ensemencées
Les pluies ont retardé le début des semis de printemps en 2015. Sur le mois de mai, la quantité de précipitations était de 200 à 300 % plus élevée que la moyenne. En outre, il a plu pendant toute la période des semis de blé de printemps. Et c’est seulement quand les pluies ont cessé que les agriculteurs kazakhs ont pu commencer à semer. Les surfaces en céréales sont passées de 15,2 Mha en 2014 à 14,9 Mha en 2015.
Figure 1 : calendrier cultural en blé au Kazakhstan
Vers une production de céréales en hausse pour 2015
Malgré toutes les complications créées par les pluies au moment des semis, les réserves d’humidité dans les sols pourraient favoriser une forte production en 2015. UkrAgroConsult table sur le chiffre de 17,3 Mt (contre 17,16 Mt pour la dernière campagne). La production de blé est susceptible d’atteindre 13,5 Mt et la récolte d’orge, 2,6 Mt.
Une monnaie nationale dévaluée pour maintenir la compétitivité du grain
Jusqu’à récemment, le Kazakhstan avait gardé un taux de sa monnaie nationale relativement stable. Mais cette stabilité a été rompue vers le 20 août avec une chute de 36 % par rapport au dollar (de 188,38 à 255,26 tenge par dollar).
Dans un contexte d’affaiblissement des devises des pays voisins, le Kazakhstan a été forcé d’affaiblir sa propre monnaie pour maintenir la compétitivité de ses produits, en particulier les céréales et la farine. Sinon, il aurait perdu l’avantage face à ses concurrents, notamment la Russie, non seulement dans la lutte sur les principaux marchés étrangers, mais aussi sur son marché intérieur.
Au cours de la dernière saison, la stabilité de la monnaie kazakhe contre l’affaiblissement du rouble avait conduit à l’afflux de céréales russes sur le marché intérieur. Dans le même temps, le blé kazakh s’était révélé non compétitif sur le marché russe, contrairement aux années précédentes. En outre, certains pays qui importent traditionnellement du blé et de la farine kazakhs, avaient préféré l’origine russe.
La dévaluation actuelle du tenge permettra de restaurer la compétitivité du grain kazakh et devrait contribuer à la croissance des exportations. En outre, la récolte de cette année sera suffisante pour couvrir à la fois les besoins internes et exporter plus de 7 Mt de céréales dont 6,2 Mt de blé sous forme de grains et de farine : il sera intéressant de voir quelles seront les destinations du blé kazakh pour la campagne 2015/16. A suivre.
Tableau 1 : offre et demande en blé au Kazakhstan, en millions de tonnes
Source : UkrAgroConsult
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