chiendent rampant

Le chiendent rampant

Du latin elytrigia repens ou elymus repens, cette plante herbacée vivace monocotylédone est une graminée appartenant à la famille des poacées, également connue sous le nom de chiendent officinal ou encore “herbe à deux bouts”.

Originaire d’Asie, d’Europe et d’Afrique du Nord, cette adventice s’est développée facilement en Amérique du Nord et dans tout l’hémisphère sud.

Très commun en Europe et dans toute la France (particulièrement dans le Nord-Ouest), le chiendent rampant est une plante mésophile, présente sur tous les types de sols, avec une préférence pour les sols argileux, riches, frais et compacts, avec un pH neutre ou basique.

Au stade de plantule, la préfoliaison est enroulée, les gaines sont cylindriques, de couleur rouge violacée et pubescentes. Ses premières feuilles sont longues et étroites, pourvues de poils et à bords coupants. Les ligules sont membraneuses, courtes et tronquées. 

A l’âge adulte, le chiendent rampant mesure 30 à 120 cm de haut, virant au vert bleuté, pourvu de tiges raides, dressées et glabres. Longues et étroites, les feuilles sont pourvues de courts ligules. L’inflorescence se présente sous forme d’épis espacés et disposés en deux rangs, composés d’épillets de couleur verte qui possèdent deux glumes, contenant chacun 4 à 6 graines la plupart du temps stériles.

Le développement s’effectue très efficacement par le système racinaire formé de rhizomes traçants, longs et profonds, de couleur blanche.

Cycles de développement de cette adventice

Vivace, le chiendent rampant vit toute l’année, survivant dans le sol durant l’hiver, avec de rares germinations entre la fin de l’automne et la fin du printemps. Lorsque les températures printanières sont assez favorables, les bourgeons démarrent leur cycle végétatif pour développer d’autres rhizomes. La floraison a lieu de juin à octobre.

Avec une levée échelonnée et une production de 500 à 5000 graines par plante, les graines du chiendent rampant germent dans les cinq premiers cm de terre et les rhizomes se développent principalement dans les 10 premiers cm mais peuvent courir à 20 cm de profondeur voire plus.

La persistance du stock semencier est faible (4 à 10 ans seulement) mais la plante se développant essentiellement par voie végétative, cela n’entrave pas sa progression et en fait une mauvaise herbe difficile à combattre dans les cultures.

Les types de cultures touchées par le chiendent rampant

A la fois très répandu et particulièrement concurrentiel sur les parcelles comme dans les jardins, le chiendent rampant touche principalement toutes les cultures d’hiver et de printemps.

Les dégâts causés par le chiendent rampant

La nuisibilité du chiendent rampant dans les cultures est plurielle :

  • il se développe au détriment des cultures en place, captant lumière, éléments nutritifs et eau

  • il produit et diffuse par ses radicelles une substance toxique pour les cultures (par allélopathie)

  • il impacte la qualité des récoltes (présence d’humidité dans les grains récoltés)

  • il pose des difficultés de triage dans les cultures de graminées porte-graines telles que le ray-grass anglais, le ray-grass italien, la fétuque élevée et la fétuque rouge, ainsi que dans les cultures de carottes

  • il cause des pertes de semences dans les cultures de ray-grass anglais et italien et de fétuque élevée

  • il peut être porteur de l’ergot de seigle.

Quand et comment intervenir contre le chiendent rampant

Très invasif (jusqu’à 150 rhizomes par an et par plante), le chiendent rampant est la bête noire des agriculteurs mais les principaux leviers agronomiques fonctionnent efficacement contre lui :

  • une rotation des cultures alternant cultures d’hiver, de printemps et d’été présente de bons résultats

  • la lutte mécanique avec des outils à dents (attention, les outils à disque ont l’effet inverse) à la fin de l’été est efficace pour sectionner les rhizomes et affaiblir considérablement l’adventice

  • le nettoyage quotidien des outils et l’entretien des abords de parcelles limitent la propagation.

Quant aux herbicides, ils ne présentent pas de résultats pertinents sur de nombreuses cultures (blé, orge, maïs et sorgho principalement).


Ci-dessous, photo de chiendent rampant issue de Adobe.

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