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Le chénopode blanc

Tirant son nom du latin chenopodium album, cette plante herbacée annuelle dicotylédone appartient à la famille des Chénopodiacées. Originaire des régions d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, le chénopode blanc est aujourd’hui présent dans le monde entier et est connu pour être une adventice de premier ordre sur toutes les cultures de printemps.

Le chénopode blanc est mésophile et nitrophile, il se développe très bien sur tous types de sols, quels que soient le pH et la texture du sol pourvu qu’il soit riche en éléments nutritifs, mais il a besoin d’eau.

Au stade de plantule, ses cotylédons elliptiques, fins et longs, sont plus ou moins pétiolés. Ses premières feuilles sont simples, de forme ovale et à dents irrégulières et les suivantes sont pourvues d’une pilosité farineuse blanche caractéristique de l’espèce et sont crénelées et dentées, en forme de losange.

Une fois adulte, le chénopode blanc est vert clair ou vert bleuté et possède une longue tige dressée, anguleuse et ramifiée, atteignant aisément 1,5 mètre. Les feuilles opposées à la base deviennent alternes sur la tige et ses petites fleurs vertes sont insérées directement sur la tige, groupées en glomérules farineux, formant une inflorescence pyramidale. Chaque fruit est akène, ne contenant qu’une seule graine noire et lisse. Son système racinaire est traçant, s’étendant autour de la plante à faible profondeur.

Cycle de développement de cette adventice

La germination du chénopode blanc a lieu de mars à septembre, dès que la température atteint les 13°C et que la luminosité est suffisante (photosensibilité positive). La période de floraison court de juin à octobre et la période de maturation d’août à novembre.

Avec une levée échelonnée, le chénopode blanc germe dans les 4 premiers centimètres de terre mais la germination est possible à 5 cm.

La persistance du stock semencier est très forte et les graines survivent facilement entre 6 et 8 ans dans le sol avant de germer.

La nuisibilité du chénopode blanc repose sur sa très importante production de graines, en moyenne 3000 à 20000 graines/pied mais ce nombre peut atteindre les 70000 si les conditions sont optimales.

Son taux annuel de décroissance (TAD) varie de 37 à 48%.

Les types de cultures touchées

Le chénopode blanc envahit en grande quantité toutes les cultures de printemps (betteraves, protéagineuses, pommes de terre, orge, lin…), les cultures d’été sarclées (tournesol, maïs, soja, sorgho…), les cultures potagères porte-graines mais aussi certaines cultures d’hiver comme la féverole.

On le trouve partout en France mais sa présence est particulièrement observée dans les régions au nord de Paris.

Les dégâts causés par le chénopode blanc

Le chénopode blanc est l’adventice la plus répandue dans de nombreuses cultures comme le maïs et le tournesol, et il se développe surtout dans les sols fraîchement et régulièrement travaillés, et riches en azote et en eau.

En raison de son abondante production de graines, le chénopode blanc cause d’importants dégâts dans les cultures :

  • baisse de rendement parfois dramatique dans toutes les cultures printanières et estivales (dans les betteraves, baisse de rendement de 14 % avec seulement 1 pied par mètre carré)

  • difficultés de triage dans les légumineuses porte-graines (luzerne et trèfle violet) et les potagères porte-graines (carotte et persil)

  • impact sur la qualité des récoltes avec présence d’humidité dans les graines récoltées.

Quand et comment intervenir contre le chénopode blanc

La lutte chimique au moyen d’herbicides adaptés aux cultures en place est le meilleur moyen de se débarrasser efficacement du chénopode blanc. Les faux-semis en avril peuvent également s’avérer efficaces.

La lutte mécanique (herse étrille et houe rotative) s’effectue au stade de plantule.

Pour lutter contre sa prolifération rapide, le nettoyage des abords de parcelle et de l’outillage permet de limiter sa présence.

En raison de la forte viabilité des graines en dormance, la rotation des cultures et le déchaumage, même régulier, ne permettent pas un contrôle optimal de l’adventice.

Le labour et le décalage de la date des semis ne sont pas pertinents contre le chénopode blanc.


1 Commentaire(s)

  1. Utilisation du chénopode album.

    Malgré sa mauvaise réputation en tant qu’adventice des cultures, le chénopode ne demeure pas moins une plante utile.
    On peut consommer les feuilles cuites comme celles de ses proches cousins, les épinards.
    Les feuilles sont très riches en protéines, en vitamines A et C, ainsi qu’en calcium.
    Les graines issu de culture biologique sont comestibles et peuvent être consommer cuites en gruau de céréales.
    Un colorant vert est obtenu à partir de jeunes pousses.
    Les racines fraiches écrasées donnent un substitut de savon doux.
    Plante bio indicateur .

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