Le (ou les) charbon de l’orge est une maladie fongique qui peut être provoquée par le champignon ustilago nuda (charbon nu) ou ustilago hordei (charbon couvert). Il existe également « le faux charbon nu » ou « charbon nu noir », scientifiquement ustilago nigra, qui est assez similaire à ustilago nuda. De même, le charbon nu du blé, ustilago tritici est fortement apparenté. Il faut savoir qu’il existe près d’une cinquantaine de « charbons » distincts agissant sur différentes plantes.
Ces maladies sont transmises par le biais des semences et plus rarement pour certaines également par le sol. Elles contaminent depuis l’embryon (charbon nu) ou les téguments (charbon couvert) et entrainent la destruction des épis.
Si le phénomène reste rare, une parcelle sévèrement touchée connaîtra une dépréciation de la qualité de ses grains et de lourdes pertes en termes de rendement.
Ce sont majoritairement les épis qui sont impactés par les différentes formes de charbon de l’orge. L’enveloppe et les graines qu’elle contient se désagrègent sous cette moisissure pulvérulente qui apparait et recouvre totalement l’épis pour ne laisser qu’un conglomérat noirâtre. Ces derniers sont littéralement mis « à nu », ou « couvert » d’où les noms de la maladie.
Lorsqu’une plante est contaminée, le système radiculaire est diminué, tout comme la croissance.
Les grains contaminées ne sont pas considérés toxiques pour les animaux.
C’est lorsque la température se situe entre 18 et 20° que la germination des spores se déroule pour le mieux (pour le blé, le développement optimal se situe à une température comprise entre 20 et 26°). Elle ne peut s’effectuer sous les 5° et au-dessus des 30°.
Une période d’humidité durant la floraison est également favorable au développement des champignons du charbon.
Les vents disséminent le spores noirâtres qui se sont développés sur les épis aux quatre coins de la parcelle et peuvent aller contaminer directement d’autres épis sains jusque-là.
Il faut savoir que le champignon, classé parmi les pathogènes, se conserve dans l’embryon des grains. Il peut y rester en position latente durant plusieurs années. C’est donc par le biais d’une présence dès la semence qui auraient été précédemment contaminées que la maladie se propage. L’activité, mise en berne reprend de plus belle à la germination. Sauf bien évidemment si cette semence a été judicieusement traitée.
Le mycélium du champignon va pousser en simultanée avec la plante et se développer jusqu’à son sommet sans aucune possibilité d’être détectée avant l’épiaison.
La protection des semences de l’orge est la solution numéro 1 (et l’unique) à conseiller pour préserver le récoltes contre les différentes formes de charbon mais aussi pour les autres maladies de ce céréale, comme la fusariose et l’helminthosporiose. Le traitement du semi par fongicides permet d’endiguer la plupart de ces contagions qui n’ont alors plus de prises pour s’installer durablement dans les plantes.
La lutte une fois la maladie installée est inefficace.
De même, l’option des semis tardifs en automne ou précoces pour une culture de printemps pour décaler la floraison peut s’avérer efficace.
C’est une des maladies des plus difficiles à détecter puisqu’elle n’apparait que pour s’attaquer aux organes floraux de la plante. En outre, même les semences contaminées sont difficilement différenciables des graines saines. Sauf dans certains cas où la graine contaminée peut s’avérer plus petite.
En cas de doute, il est primordial de faire examiner les semences en laboratoire.