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Le Bénin nationalise la filière coton

Le coton détient une place privilégiée au sein de l’économie béninoise : il s’agit de la première production exportatrice. Or ce secteur vient de connaître une crise, les suvbventions prévues pour les intrants n’étant pas parvenues jusqu’aux producteurs, d’où une baisse sensible de la production.

La solution trouvée par le Bénin est la reprise en main par l’Etat de la filière, jusqu’alors privatisée. Cela peut sembler anachronique, d’un autre temps. L’avenir dira si le choix est finalement judicieux. Mais le contexte de cette décision mérite d’être étudié. Le coton béninois n’est ni plus ni moins que victime de la spéculation. Et cela à bien des niveaux.

Déjà, une partie non négligeable de la production béninoise échappe à l’économie locale en passant allègrement les frontières pour se retrouver vendue au Niger ou au Nigéria. Ensuite, la question de l’accroissement de la production est récurrente au Bénin. L’équipement industriel, en usines, existe, il s’agit de l’alimenter et de l’optimiser.

Quand les intrants font pousser les recettes électorales

Malheureusement, la libéralisation du marché des semences a jeté le trouble, et la productivité s’en est ressentie. D’où des subventions importantes pour les intrants… Et c’est le produit de ces subventions que la justice béninoise examine en ce moment, avec une évaporation présumée dans du financement politique électoral.

Résultat : la filière est nationalisée, l’Etat s’engageant à assurer lui-même l’approvisionnement, l’importation et la mise en place des intrants pour la production de coton. En l’occurrence, il ne s’agit pas d’une option politique de surpuissance étatique, mais d’une caution morale indispensable pour rétablir une filière, véritable « image de marque » du pays, dont le Bénin a besoin pour continuer à prétendre à certains financements (par exemple des aides de l’Union européenne pour ses infrastructures routières). Et surtout, il s’agit de sauver la prochaine récolte d’une baisse annoncée de production, compte-tenu de ce qui n’est encore qu’un retard dans les intrants.

En savoir plus : http://www.afrik.com/article25595.html (un article du site afrik.com su rle sujet) ; http://www.rfi.fr/afrique/20120430-benin-le-magnat-coton-patrice-talon-face-justice-detournement-fonds-publics (l’enquête de la radio RFI) ; http://www.lanouvelletribune.info/index.php/societe/vie-societale/10828-environs-45-milliards-de-fcfa-engages-par-lue-au-benin-en-2011 (détail du soutien dont bénéficie le Bénin de la part de l’Europe).

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