Avec 149 millions d’hectares de SAU, le pays n’a pas encore atteint son potentiel de production. Le nouveau gouvernement libéralise sa politique d’exportation pour inciter les agriculteurs à produire plus.
Plusieurs études sur le site du ministère de l’agriculture français dressent un panorama des politiques agricoles en vigueur dans les pays concurrents et partenaires de la France. En Argentine, les changements intervenus à la tête du pays et les réformes engagées ne seront pas sans conséquences sur les marchés mondiaux de produits agricoles où la France est en concurrence.
Depuis 2015, la hache de guerre entre les agriculteurs argentins et leur gouvernement est enterrée. De nombreuses restrictions aux exportations de produits agricoles et de certains de leurs dérivés sont levées. Le peso a été dévalué. Et un vaste programme de modernisation de l’agriculture a été engagé.
Le gouvernement argentin a fait le pari que la baisse des taxes à l’exportation favorisera l’essor de la production agricole et accroîtra, en conséquence, les exportations et le montant des taxes collectées (13 % du budget de l’état actuellement).
Selon les autorités, l’Argentine a la capacité de nourrir 441 millions d’habitants alors que l’on ne dénombre que 43 millions d’Argentins. Et en 2020, le pays pourrait subvenir aux besoins alimentaires de 632 millions d’hommes. Pour de nombreuses filières, l’Argentine n’a pas encore atteint tout son potentiel de production.
Le secteur agricole argentin est un des principaux piliers de croissance de l’économie du pays. L’augmentation de la production agricole repose en grande partie sur le secteur bovin. Le potentiel est important si on se réfère aux performances passées. En 2005, le pays se positionnait au 2e rang des exportateurs mondiaux alors qu’il n’occupait plus que la 14e place en 2014. Les ventes pourraient attendre 360 000 tonnes d’ici 4-5 ans contre 133 000 tonnes actuellement et retrouver ainsi leur niveau de 2007.
Mais la compétitivité de l’ensemble de l’agriculture argentine et la croissance des exportations de produits agricoles reposent sur l’intégration de l’agriculture familiale dans l’économie de marché. Pour le nouveau gouvernement en place, il est temps de mettre fin à la dualité qui oppose ce secteur à la grande agriculture exportatrice. L’agriculture familiale profitera des bénéfices de l’ensemble des programmes d’investissements (innovations pour gagner en productivité ; amélioration des infrastructures; normes sanitaires élevées) rendus incontournables concurrencer ses voisins brésilien et nord américains. Les produits exportables doivent monter en gamme.
Enfin, l’essor de l’agriculture argentine liera performance écologique et performance économique pour limiter l’impact des émissions de gaz à effet de serre et pour atténuer, à son niveau, le réchauffement climatique. Pour les Argentins, la généralisation des cultures Ogm n’est pas incompatible avec les engagements écologiques du gouvernement.
Une adoption rapide et massive des organismes génétiquement modifiés caractérise l’Agriculture argentine, mentionne une étude du ministère de l’agriculture française. 98 % du soja, 20 % du coton et 40 % du maïs étaient produits à partir des semences OGM. La législation va étendre le recours d’OGM à d’autres plantes mais des résistances aux herbicides apparaissent. La pratique du semis direct recule.
« En 2015, la balance commerciale agroalimentaire de l’Argentine présente un excédent de 29,1 miliards d’euros, en progression de 9 % par rapport à 2014 », souligne l’étude de synthèse du ministère de l’agriculture française. Elle est le 10e exportateur mondial de produits agroalimentaires et le 3e pour le soja derrière les Etats-Unis et le Brésil, précise l’USDA (institut de statistiques agricoles des Etats-Unis). Les ventes de céréales, d’oléagineux et de dérivés représentaient 45% des exportations agricoles et agroalimentaires du pays en 2015.
Certes l’excédent est assuré par les grandes exploitations. Mais les deux tiers des petites fermes (sur un total de 270 000) qui exploitent 18% des surfaces agricoles ne sont pas moins rentables: elles représentent et 18% de la valeur de la production. En Argentine, on produit quasiment de tout.
Sur les 149 millions d’hectares (Mha) de SAU, 39 Millions d’ha sont cultivés. Environ 130 Mha sont destinés au pâturage.
Les principales cultures argentines sont le soja, le maïs, le blé, l’orge et le tournesol. Réparties sur 28,17 Mha, elles occupent 92 % des terres en cultures annuelles. En 2014-2015, la production de ces cinq cultures a atteint 103,45 millions de tonnes, dont 60,8Mt pour la seule production de soja sur 19,3 Mha,
1er exportateur mondial d’huile et de tourteaux de soja, l’Agrentine est également 1er exportateur mondial de jus de pommes ; sa production de s’élevant à 930kt en 2014 ;
2e exportateur mondial de sorgho, de dérivés de tournesol (huile et tourteaux) ;
3e exportateur mondial de citrons ;
5e pays producteur de vin et 10e exportateur et 5e plus gros consommateur ;
9e producteur mondial de lait pour une production de 11,2 millions de tonnes.
La production de légumes (7Mt/an) est presque uniquement destinée au marché intérieur.
L’Argentine produit aussi du coton, du sucre et de l’arachide.
Porcs et volailles: la production de ces filières et la consommation continueront à croître mais beaucoup plus faiblement, le pouvoir d’achat des ménages étant affecté par l’inflation, et le prix du maïs repartant à la hausse au niveau interne, conséquence du regain des exportations.
En savoir plus : http://agriculture.gouv.fr/argentine-0 (lien du ministère de l’Agriculture français sur son étude de l’agriculture argentine) ; https://wikiagri.fr/articles/argentine (WikiAgri avait diffusé, de mars à mai 2014, une série d’articles rédigés après un voyage en Argentine).
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j en pense que la france a du souci a se faire pour concurencer ces pays la. Et c est pas avec toutes les normes francaise qu on va y arriver.
Il serait bien que la francais ouvre un peu ses yeux et regarde comme ca se passe a l etranger.