Il existe trois variétés principales de véroniques, très proches mais présentant quelques différences physiologiques et de développement : la véronique des champs, la véronique de Perse et la véronique à feuilles de lierre. Elles doivent leur nom à Sainte Véronique qui aurait guéri l’empereur Tibère de la lèpre : la véronique officinale est connue pour être appliquée sur les plaies dont souffrent les lépreux.
La véronique des champs, du latin veronica arvensis, est une plante herbacée annuelle dicotylédone très commune dans tous les pays d’Europe (mais aussi en Afrique du Nord et en Asie), autant dans les jardins que dans les champs. Elle appartient à la famille des plantaginaceae.
Se développant dans tous les sols sans distinction pour peu qu’il ne soit pas trop humide, cette adventice pousse facilement dans les jardins et les parcelles cultivées jusqu’à 2000 mètres d’altitude, et est très résistante au gel.
La véronique des champs est velue, possède une tige érigée mesurant au maximum 25 cm, plus ou moins ramifiée, des feuilles opposées à sa base puis alternes, de forme ovale et dentée (7 à 9 dents), et sessiles (sans pétiole). Ses fleurs bleues ne mesurent pas plus de 5 mm, se composent de quatre pétales et se développent à l’aisselle des feuilles supérieures, avec un pédoncule très court qui s’allonge ensuite, et pourvues de deux étamines proéminentes. Ses fruits sont en forme de coeur, aplatis et ciliés, mesurant environ 3 mm et contenant les graines. La véronique des champs peut produire jusqu’à 1500 graines par plant.
Plante annuelle, la véronique des champs fleurit de mars à octobre, avec un pic de floraison de mai à août. Contrairement à sa cousine la véronique de Perse qui lève toute l’année, elle se développe rapidement au début du printemps, couvrant le sol d’un tapis végétal sur lequel ressortent ses petites fleurs de couleur bleu ciel.
Avec sa production de graines élevée, de 500 à 1500 graines par plant, la véronique des champs reste une adventice assez invasive, entrant en compétition avec les cultures en puisant l’eau et les nutriments présents dans le sol. Son stock semencier est persistant.
La véronique des champs affecte particulièrement les cultures céréalières d’hiver, est très présente dans les polycultures alliant céréales et élevage dans l’Ouest de la France, et dans les cultures en rotation alternant blé et maïs, où sa nuisibilité est principalement causée par son abondance.
Si la véronique des champs occupe les sols cultivés, elle n’est pas fortement concurrentielle et n’a donc pas d’impact notable sur le rendement des cultures puisqu’elle reste au ras du sol. Cependant, il faut noter qu’elle peut poser problème lors du triage sur les cultures d’oignons et de radis.
Comme la véronique de Perse, la véronique des champs est une adventice invasive, sur laquelle des actions de lutte comme la rotation des cultures est particulièrement inefficace. La mise en place de faux-semis est également assez peu efficace puisqu’il faudrait le faire à l’automne.
Le labour reste le meilleur levier agronomique pour lutter contre la présence de la véronique des champs :
avec une herse étrille ou une houe rotative sur les jeunes pousses ;
le binage sur les plants développés.
Enfin, le traitement au moyen de produits phytosanitaires est efficace, à choisir en fonction de la culture agricole en place et de son stade de développement. La véronique des champs n’est pas connue pour être résistante aux herbicides.
Ci-dessous, véronique des champs, photo Adobe.
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La photo de la Véronique des champs ne correspond pas à la Véronique des champs !