Du 3 au 5 juin 2013 se tient en Belgique la semaine européenne de l’abeille et de la pollinisation. Un programme particulièrement riche en intervenants de qualité, des scientifiques spécialisés d’Europe mais aussi d’Afrique, Asie et Amérique, doit permettre de mieux déterminer les études à mener pour freiner la mortalité des abeilles. L’un de ces spécialistes, Bach Kim Nguyen, présente les débats pour WikiAgri.
Organisée notamment par le Parlement européen (en particulier par le député européen Gaston Franco) et Gembloux Agro Bio Tech (université de Liège), la semaine européenne de l’abeille et de la pollinisation (autrement appelée « BeeWeek 2013« ) va présenter un intérêt scientifique majeur sur la connaissance de la mortalité des abeilles. Sur le fond, ce sont les deux colloques des 4 et 5 juin qui retiennent l’attention, même si la manifestation prévoit aussi une visite officielle du village de l’abeille le 5 juin.
Bach Kim Nguyen est assistant de recherche et de pédagogie à Gembloux, « cela fait 10 ans que je travaille exclusivement sur la mortalité des abeilles« , se présente-t-il. Il est également le créateur de Beeodiversity. Il est également l’un des 9 représentants du groupe international Coloss, fort de 300 chercheurs à travers le monde.
Il est l’un des organisateurs majeurs de BeeWeek 2013, dont il explique l’objet à WikiAgri : « Le grand public n’a pas accès aux informations scientifiques de pointe sur la mortalité des abeilles. C’est l’objectivité scientifique que nous souhaitons lui délivrer à travers ces colloques. Les plus spécialistes de la mortalité des abeilles donneront le résultat de leurs travaux : Dennis van Engelsdorp viendra des Etats-Unis, Panuwan Chantawannakul de Thaïlande, Peter Neumann représentera l’Europe, et Baldwin Torto l’Afrique. Tous feront l’état des lieux de la mortalité des abeilles sur leur continent, en fournissant les causes connues, mais aussi les limites des connaissances actuelles. Ce que nous recherchons avant tout, je le répète, c’est l’objectivité scientifique. Nous ne voulons surtout pas que l’on s’arrête à la seule interdiction de certains pesticides, car les sources sont multifactorielles. En 2008 et 2009, le taux de mortalité des abeilles aux Etats-Unis était de 28 %, ce qui est beaucoup. Sur ces 28 %, 4 % sont dus au CCD, colony collapse disorder (Ndlr : syndrome de disparition des abeilles).«
Il affirme encore que, selon les zones géographiques, des contextes différents ont pu être observés, d’où la recherche de solutions adaptées au « cas par cas« .
« Nos colloques sont totalement indépendants de quelque influence que ce soit, précise encore Bach Kim Nguyen. Aucune entreprise, aucun lobby ne participent à son financement. Nous tenons à ce que l’esprit scientifique prévale. L’EFSA (Ndlr : autorité européenne de sécurité des aliments) sera également représentée et expliquera ses interprétations et décisions récentes d’interdiction des néonicotinoïdes. Beaucoup trop de doutes subsistent sur ces pesticides, il me semble donc normal de prendre le temps de bien les évaluer et de les interdire entre-temps. Pas question de sous-estimer leur influence.«
Les actes du colloque auront ainsi pour vocation d’informer précisément sur la situation actuelle (ils seront d’ailleurs disponibles en ligne peu après leur tenue), mais aussi de déterminer les études qu’il faudrait mener pour aller plus loin dans les connaissances du phénomène de mortalité des abeilles. Le Parlement européen, étant partie prenante, aura ainsi l’opportunité de lancer ces études qui font encore défaut. Un acte fondateur ?
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En savoir plus : http://news.gembloux.ulg.ac.be/beeweek-2013 (présentation avec des vidéos) ; www.beeweek2013.eu (site officiel de la manifestation, programmes, inscriptions, fiches des intervenants…).
Notre photo ci-dessous est issue du site www.beeweek2013.eu.