Il était une fois une chanteuse russe, jeune, fraiche, frêle, aimant les facéties et la scène. Avec un superbe avenir devant elle. Et un agriculteur français. Genre costaud, meneur d’hommes, assumant ses choix, syndicaliste assumé. Ou l’histoire d’une incroyable rencontre.
Tiana Loris a tout d’une future star de la variété française. Elle rayonne littéralement sur scène, joue avec son accent autant qu’elle sait monter sa voix, chante indifféremment en quatre langues (russe, ukrainien, français et anglais) et offre ainsi un répertoire varié… L’auditoire qui l’a découverte lors de son premier concert solo (20 titres) donné en France à Déols, près de Châteauroux, le 18 janvier 2014 ne s’y est pas trompé : la belle chanteuse n’eut que le temps de souffler après sa prestation que déjà elle devait dédicacer son tout premier CD single vendu à quasiment tous les spectateurs. 80 personnes pour une salle encore petite, il fallait bien débuter. Mais le test fut tel que chacune et chacun est reparti enchanté, avec quelque part le sentiment d’avoir assisté à la première d’une grande série…
Comment ce sourire éclatant, ce regard vert-noisette pétillant, ce corps de danseuse qui occupe la scène à la fois avec charme et énergie sont-il arrivés en France ? C’est l’histoire d’une rencontre, depuis sa lointaine province russe, avec un agriculteur français de passage sur sa foire agricole… Hervé Coupeau est céréalier près de Châteauroux, avec un atelier de volailles. Depuis son entrée chez les Jeunes Agriculteurs, c’était en 1992, il n’a cessé de voyager en direction des pays de l’Est. Pour découvrir cette agriculture bien sûr, mais aussi avec un réel attachement pour ces cultures. En 2011, lors d’une foire agricole, il croise des organisateurs russes d’une autre foire, à Tambov, en Russie. Il y est invité. Et décide de s’y rendre, mais en grandes pompes.
« Je suis parti avec 120 litres de vin, explique-t-il. J’ai dû répartir des containers entre tous les passagers de l’avion pour éviter l’excédent de bagage. A l’aéroport de Moscou, j’ai pu tout mettre sur un chariot et aller jusqu’au train pour Tambov. Il faut une demi-journée, ou une nuit, pour y aller depuis la capitale. C’est avec ce chargement que j’ai tenu un petit stand à la foire agricole de Tambov, où je servais du vin chaud…«
La suite, c’est Tiana Loris qui la raconte : « Moi, j’étais animatrice pour la foire de Tambov. J’ai appris qu’il y avait un Français parmi les exposants, avec du vin français, réputé chez nous. Je suis allée le voir. Rapidement, il y a eu une sorte de jeu entre nous, il m’a proposé un verre de vin chaud gratuit à condition que je chante en français. Je lui ai chanté « Mon Mec à Moi » de Patricia Kaas, j’avoue davantage en phonétique qu’en connaissant la langue, et j’ai eu mon verre gratuit…«
« Mon Mec à Moi », c’est donc « leur » chanson. Celle qui a conduit, en définitive, à leur mariage en décembre 2013. Et elle figure bien sûr en bonne place, encore aujourd’hui, dans le répertoire de Tiana Loris, qui a depuis bien progressé en français. Et il faut avouer que sa voix aux accentuations russes va à merveille avec cette chanson, son interprétation n’a pas à rougir de la version originale. On comprend, rétrospectivement, comment l’agriculteur a succombé.
Il faut préciser que Tiana Loris possède déjà un savoir-faire, elle n’est pas chanteuse par hasard. Elle est née à Tambov donc, une ville de 280 000 habitants, où elle a grandi en appartement : on ne peut dire qu’elle soit une « fille de la campagne ». Après un passage dans un village pour militaires (c’est son père qui l’était), elle est revenue à Tambov où ses cours se sont portés sur l’art et la culture. Elle suit ses premiers cours de chant à l’âge de 14 ans, rentre dans une école de « cordes vocales » (dit-elle dans une traduction sans doute littérale de l’expression russe) à l’âge de 18 ans. Elle participe ainsi à plusieurs concours de très haut niveau, et obtient des prix, dont deux premiers prix de chant européen, en Hongrie et en Slovaquie.
En France depuis peu (avec son mari), elle est montée plusieurs fois sur scène, mais jusqu’alors pour des prestations se limitant à deux ou trois chansons, avec d’autres artistes. A Déols le 18 janvier, pour la première fois, elle était en vedette toute la soirée, seule. Dix chansons, un entracte, et dix autres chansons. Plus la séance de dédicaces. Plusieurs chansons de son cru, et des reprises. « Quand les enfants font des enfants« , « Sur la paille » et « Ce sont bien tous ces rêves« , ce sont « ses » chansons, qui constituent son premier CD single, en attendant l’album. Mais elle a aussi interprété des chansons populaires russes et ukrainienne, s’est aventuré en anglais sur New-York New-York, mais à l’arrivée avec une tonicité n’ayant pas grand-chose à envier à la grande Liza Minnelli…
Tiana Loris a tout d’une future star de la chanson chez nous. Hervé Coupeau, son syndicaliste agricole de mari, président de la FDSEA de l’Indre, rude quand il le faut (il brandit tel un trophée de chasse un sms envoyé par le préfet en personne lui demandant de calmer le jeu sur les portiques écotaxe…), est tout attendri devant sa conquête. Il sait que sa vie va changer. « Déjà, au niveau de mes loisirs, j’arrêterai le rugby s’il le faut pour mieux la suivre. » Il considère même un avenir « international » : « Je ne serai pas contre avoir 200 hectares à cultiver près de Tambov. Là-bas, c’est le tchernoziom, la terre la plus fertile, sans le moindre caillou, je pourrai y faire pousser ce que je veux…«
Tiana Loris, elle, apprend pour le moment à vivre dans une ferme (« ça me change de ma ville« ), et voit l’avenir de la plus belle des manières : « Je veux des bébés, enfin déjà un pour commencer, parce que j’ai déjà un gros bébé à m’occuper. Hein, Hervé ?«
En savoir plus : https://www.facebook.com/tuanalorispageofficial (page Facebook de Tiana Loris) ; @tiana_loris (compte Twitter de la chanteuse) ; http://www.youtube.com/watch?v=XdxnEeepzzo&list=UUnSBfPP2cQMpgaYQ68U9rpw (vidéo extrait du premier concert de Tiana Loris) ; http://rcaproduction.free.fr/rcap2/tianaloris-souscription.html (en savoir plus sur Tiana Loris à travers sa boite de production).
Dans la cabine du tracteur…
Sur la paille, c’est aussi le titre de l’une des toutes premières chansons en français de Tiana Loris.
Un regard qui ne manque pas de classe…
Une chanteuse russe et un agriculteur français, qui l’eut cru ?
Juste avant le début du concert, dernier moment de détente…
Deux habits de scène, un avant l’entracte, l’autre après.
Le concert à peine terminé, les premiers fans achètent le single et obtiennent la dédicace de la future star.
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Si ça marche tant mieux ??????