renou e persicaire

La renouée persicaire

Du latin polygonum persicaria, cette plante herbacée annuelle dicotylédone, également connue sous les noms de Pied-rouge et Fer à cheval, appartient à la famille des Polygonacées (en raison de la forme de ses feuilles).

D’origine eurasiatique, la renouée persicaire a une aire de répartition cosmopolite, on la trouve dans toutes les régions tempérées du continent eurasien. Présente sur tout le territoire français et sur tous types de sols, cette espèce méso-hygrophile et nitrophile apprécie particulièrement les sols limoneux et sableux, humides et frais, bien drainés, riches en éléments nutritifs et en azote des bords de chemins et cours d’eau, des friches et des parcelles cultivées.

Au stade de plantule, la renouée persicaire se reconnaît par sa base rouge, ses feuilles alternes, entières et lancéolées qui sortent d’une gaine velue, ses cotylédons pétiolés et elliptiques à sommet arrondi et sa tige dressée.

Une fois adulte, la renouée persicaire possède une tige dressée et ramifiée pouvant atteindre les 80 cm, des feuilles lancéolées et courtement pétiolées, presque glabres et ciliées. Le limbe est pourvu de petites taches noires réunies en fer à cheval. Ses fleurs sont roses, réunies en longs épis denses dressés et arrondis au sommet. Ses fruits en akènes sont lenticulaires, lisses, d’un noir luisant et mesurant 2 à 2,5 mm.

Cycles de développement de cette adventice

Cette adventice annuelle germe d’avril à juillet, et fleurit de juin à septembre. Sa période de maturation court de juillet à novembre. Sa profondeur de germination optimale se situe entre 1 et 3 cm dans le sol (mais les graines peuvent germer jusqu’à 6 cm de profondeur) et sa levée est généralement groupée.

La persistance de son stock semencier est réputée forte (les graines peuvent survivre jusqu’à 20 ans en dormance dans le sol) et chaque plante peut produire de 200 à 800 graines. Avec un taux annuel de décroissance (TAD) variant de 32 à 40%, la renouée persicaire est compétitive dans les cultures qu’elle envahit.

Les types de cultures touchées par la renouée persicaire

Présente dans toutes les cultures, la renouée persicaire touche principalement les cultures de fin de printemps et d’été car son cycle biologique est semblable à celui des cultures : céréales d’été, tournesol, pois, maïs.

On la trouve également dans les cultures de protéagineux d’hiver, dans les potagères porte-graines et les légumineuses porte-graines.

Les dégâts causés par la renouée persicaire

Sa concurrence pour le rendement est principalement causée par sa taille et ses besoins en luminosité, eau et éléments nutritifs qu’elle capte dans le sol. Dans les cultures de maïs, elle commence à poser problème à partir de 5 plantes par mètre carré.

La renouée persicaire pose des problèmes de triage des semences dans les cultures de trèfle violet et radis, mais aussi dans les cultures de luzerne, carotte et persil ou elle cause également des pertes de semences.

Quand et comment intervenir contre la renouée persicaire

Les facteurs aggravants de la présence de la renouée persicaire dans les récoltes sont les rotations courtes et un trop faible travail du sol. Mais on peut lutter assez efficacement contre cette adventice par :

  • la rotation des cultures en alternant culture d’hiver, culture de printemps et culture d’été sur la parcelle pour empêcher son installation

  • les herbicides sont efficaces et aucun cas de résistance n’a été rapporté en France à ce jour

  • au stade de plantule, la lutte mécanique à la herse étrille et à la bineuse permettent un nettoyage de la parcelle avant l’ensemensement.

En revanche, le labour n’a qu’une action neutre sur la renouée persicaire, et les faux semis et le décalage de la date des semis n’ont aucune incidence sur sa présence.


Ci-dessous, renouée persicaire (photo Adobe).

Article Précédent
Article Suivant