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La ravenelle

Connue sous les appellations “radis sauvage” ou “radis ravenelle”, cette plante herbacée annuelle dicotylédone tire son nom du latin raphanus raphanistrum et appartient à la famille des brassicacées. Originaire des régions méditerranéennes et de l’Asie, la ravenelle est une adventice présente dans le monde entier, extrêmement invasive dans les cultures céréalières et de colza notamment, et réputée résistante à certains herbicides en Australie et Afrique du Sud.

La ravenelle s’implante dans les sols acides ou au pH neutre, avec une préférence pour les textures limoneuses, sableuses et argilo-sableuses.

Au stade de plantule, la ravenelle possède des feuilles alternes disposées en rosette, de grands cotylédons échancrés en forme de coeur, un limbe glabre portant 3 à 5 nervures. Adulte, la tige hérissée de poils mesure 30 à 90 cm et les feuilles à l’aspect rugueux sont divisées plusieurs fois et terminées par un large lobe. Blanches et veinées de violet, ses fleurs sont regroupées en grappes. Les graines de forme quasi sphérique et de couleur brun clair sont contenues dans des siliques glabres mesurant 3 à 5 cm. Le système racinaire est pivotant.

Cycles de développement de cette adventice

La germination de la ravenelle a lieu toute l’année, à une faible profondeur (0,5 à 1,5 cm seulement), avec une levée groupée au printemps puis à l’automne. Étalée sur toute l’année, la période de floraison connaît un pic de mai à septembre, avec une période de maturation courant de juillet à novembre. La capacité de dormance des graines est réputée faible et la persistance du stock semencier est plutôt moyenne. On observe une production moyenne de 1400 graines par pied pour cette adventice compétitive.

Les types de cultures touchées par la ravenelle

Très commune en France, la ravenelle est présente dans toutes les cultures, particulièrement dans les cultures d’hiver (céréales d’hiver, colza, lin, protéagineuses, cultures porte-graines fourragères…) où elle livre une rude compétition.

Elle affecte également les cultures potagères porte-graines (avec impossibilité ou grandes difficultés de triage dans les lots), de type radis, carottes, oignons et betteraves.

Avec le développement des cultures de colza et des rotations courtes, et le tri approximatif des semences fermières, la ravenelle s’est répandue à grande vitesse dans tous les champs cultivés, particulièrement visible dans les régions à climat océanique.

Les dégâts causés par la ravenelle

Avec sa forte croissance, la ravenelle peut causer une baisse de rendement très importante, surtout sur le colza, avec une perte pouvant atteindre 50% de la récolte, et un risque d’élongation du colza.

Elle provoque également une certaine gêne à la récolte et une perte de qualité des lots récoltés sur les cultures estivales (humidité des grains, présence d’impuretés, augmentation du pourcentage de glucosinolates).

De plus, cette adventice héberge de nombreux insectes nuisibles, de nématodes, de maladies, pouvant altérer l’ensemble des crucifères auxquelles appartient le colza.

Quand et comment intervenir contre la ravenelle

Si la rotation des cultures est totalement inefficace pour lutter contre la ravenelle en raison de ses levées printanières et automnales, le décalage de la date des semis de colza à mi-septembre (dans les régions du Sud-Ouest uniquement) peut s’avérer moyennement efficace en cas de travail important du sol en août et de précipitations avant semis.

La lutte contre cette adventice invasive est néanmoins possible avec certains leviers agronomiques et phytosanitaires :

  • le désherbage mécanique à la herse étrille ou houe mécanique n’est possible qu’au stade de plantule (2 à 3 feuilles)

  • un labour occasionnel (tous les 4 ans)

  • le déchaumage et les faux semis à la fin de l’été et au printemps avant implantation d’une culture estivale pour diminuer le stock semencier

  • intercalage avec des cultures céréalières à densité étouffante, de type avoine ou triticale

  • herbicides (quasi impossible sur culture de colza car appartenant à la même famille) complétés par un binage inter-rang si la culture le permet

  • arrachage manuel.


Ci-dessous, colza.
 

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