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La prochaine bataille à gagner pour le Mali, celle des semailles

Pays en guerre, le Mali est dans l’obligation de penser d’ores et déjà à sa reconstruction. Celle-ci passe par nourrir sa population, donc par son agriculture, avec un premier enjeu, parvenir à réaliser les semailles de mai.

La FAO, section de l’alimentation et de l’agriculture des Nations-Unies, tire la sonnette d’alarme en informant le plus précisément possible sur la situation au Mali. Ce pays d’Afrique subsaharienne compte près de deux millions de personnes qui souffrent d’insécurité alimentaire. Un chiffre qui pourrait s’étendre à 4,6 millions de personnes si rien n’est fait, et vite.

Afin d’éviter d’ajouter des phénomènes d’émeutes de la faim à une situation déjà très compliquée, il est primordial pour le Mali de parvenir à ses semailles, qui doivent se dérouler au mois de mai. Il s’agit de redémarrer la production alimentaire, en d’autres termes d’autoriser les agriculteurs à regagner leurs terres et les aider à y effectuer ces fameux semis.

Semis, irrigation, stocks, surveillance des criquets…

Selon José Graziano da Silva, directeur général de la FAO, « le Mali ne peut tout simplement pas se permettre de perdre la prochaine saison des semailles ». La situation est en effet dramatique. Les conflits armés ont entraîné le déplacement de près de 400 000 personnes. Entre les pays frontaliers, et la zone sud (libre de conflit) du Mali, c’est toute une vaste zone géographique qui voit s’accentuer la pression sur ses réserves alimentaires, et cela avec moins de production.

Si des secours d’urgence sont régulièrement organisés, ils ne peuvent constituer qu’une solution provisoire, et d’ailleurs souvent insuffisante. Le véritable recours, c’est le retour à une agriculture malienne, à une production in situ.

Baba Berthé, ministre de l’Agriculture du Mali, qui est donc venu plaider sa cause auprès de la FAO, espère également renforcer les efforts de son pays pour une agriculture irriguée, qui a fait ses preuves contre un autre fléau, naturel celui-là, celui de la sécheresse. Il souhaite aussi renforcer la surveillance face à la pullulation des criquets, ces ravageurs ayant « profité » du conflit pour échapper à tout contrôle. Enfin, les éleveurs maliens doivent reconstituer leurs stocks.

Un programme lourd mais indispensable, pour lequel la FAO a décidé de s’investir pleinement, à travers (selon son communiqué de presse) « la délivrance de semences de qualité, d’outils agricoles, de fournitures diverses et de services vétérinaires, ainsi que de programmes de vulgarisation visant à offrir aux agriculteurs les moyens d’améliorer la production, le traitement et la conservation de leurs produits agricoles« . Un programme d’urgence chiffré précisément à 11 785 072 dollars par la FAO (un peu moins de 9 millions d’euros).

Le Mali a besoin des militaires français. Mais pas seulement.

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La photo ci-dessous est fournie par la FAO, et montre Baba Berthé, ministre de l’Agriculture du Mali, et José Graziano da Silva, directeur général de la FAO.

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