agriculture biologique dans le monde

La planète céréalière très lente dans sa conversion au bio

La surface mondiale de céréales bio est estimée à 4,8 millions d’hectares et celles d’oléogineux, soja inclus, à 1,3 Mha. Toutes cultures confondues, 71,5 Mha sont converties au bio sur la planète soit 1,5 % de la surface agricole mondiale. 

La France n’est pas le monde ! La SAU convertie à l’agriculture biologique équivaut à 7,5 % de la SAU totale (2 millions d’hectares – Mha). A l’échelle nationale, les 71 Mha convertis équivalent à 1,5 % de la SAU mondiale.

Par ailleurs, l’essor de l’agriculture biologique est déséquilibré : quatre cinquièmes des 71 millions d’hectares de terres et des prairies convertis dans le monde sont répartis dans 10 pays. L’Australie en concentre à elle seule la moitié et la France 3 %.

Par ailleurs, seuls 13,3 millions d’hectares (18,6 % de ces terres planétaires converties au bio) sont des terres arables sur lesquelles sont cultivées des céréales, des oléo-protéagineux ou encore des plantes industrielles (lin, coton etc.).

Avec 0,9 % des surface arables, la planète céréalière n’est pas prête d’être convertie au bio

Mais surtout, ces 13,3 Mha ne représentent que 0,9 % des superficies mondiales dédiés aux cultures arables.

Aussi, les taux de croissance annuels de la superficie des terres arables converties en bio (+ 4,9% en 2018 par rapport à 2017) doivent être rapportés aux surfaces en jeu à l’échelle mondiale.

Ces 13,3 Mha de terres arables cultivées dans le monde se décomposent ainsi :

  • 4,8 Mha de céréales (chiffres en Inde en Russie inconnus). La France en cultivait 360 000 ha en 2018.
  •  3,9 Mha de cultures fourragère
  • 1,5 Mha d’oléagineux (dont 48 % de soja)
  • 727000 ha de proétagineux
  • 469 000 ha de plantes textiles.

55 % des surfaces en céréales bio dans le monde sont européennes. En France, on dénombrait 360 000 ha en 2018.

L’assolement très diversifié des exploitations en bio est aussi observé à l’échelle mondiale.

Un tiers de la superficie dédiée aux céréales est cultivé en le blé tendre, le blé dur et l’épeautre représentaient 34% de la superficie mondiale

Les autres cultures sont l’avoine (13%), le maïs (12%) et le riz (12%).

La Chine est le premier pays producteur au monde de blé (960 000 ha en 2018

2 % de la SAU bio cultivée en oléoprotéagineux

L’Asie était la principale zone de production de riz biologique (91% des superficies mondiales). Là, 41% de la superficie des céréales cultivées en bio est du riz et la Chine en plante quasiment à elle seule les deux tiers. 

La répartition déséquilibrée des surfaces cultivées en bio dans le monde conduit des pays consommateurs à importer massivement des produits agricoles bio.

« En 2019, l’Union européenne a importé 507 600 tonnes de céréales biologiques (riz compris), dont 40 % de blé », souligne l’Agence Bio.

L’Ukraine est le principal pays fournisseur de blé et le Pakistan de riz. Ces importations soulèvent la question de l’empreinte carbone de l’agriculture biologique lorsque les produits commercialisés sont importés sur de longues distances.

Près de 1,5 million d’hectares d’oléagineux ont été cultivés en 2018.

En 2018, 43% des bio les superficies cultivées en oléagineux enregistrées étaient en Asie, 33% en Europe, 13% en Afrique et 8% dans le Nord

Le soja était la principale espèce d’oléagineux cultivée en agriculture biologique (739 000 ha en 2018), soit 50% des superficies oléagineuses.

Mais ces 739 000 ha ne représentent que 0,6% de la superficie mondiale en soja a été cultivée bio en 2018. La Chine est le premier pays producteur au monde (40% des surfaces cultivées).
 

En savoir plus : https://www.agencebio.org/2021/01/07/lagriculture-bio-dans-le-monde-3


Notre illustration ci-dessous est issue de Adobe.

2 Commentaire(s)

  1. Bio ou pas la sécheresse fait les mêmes dégâts pour tout le monde !
    Dans trois mois nous serons en alerte sécheresse et ce sont les ZAD EELV qui vont fleurir à la place des réserves d’eau ! Cherchez l’erreur !
    la biodiversité invisible (micro-organismes des sols) est à la base de toutes les chaines alimentaires dont la notre, comme tous les êtres vivants, les sols vivants ont besoin de nourriture et d’eau : un sol sec c’est un sol mort et donc un désert !
    Pour connaitre l’état de la biodiversité il faut regarder la vie des sols et pour appréhender facilement la vie des sols il faut regarder l’état de la végétation en surface : plus la densité végétale est importante plus les sols sont nourris hydratés et protégés, le modèle parfait étant la foret de feuillus qui résistent sans intervention humaine depuis des millions d’années !
    Des champs secs à perte de vue, comme tous les étés en France, sont des déserts qui tuent la biodiversité et dérèglent le climat !
    pas d’eau pas de vie ! la polémique sur les produits de synthèses n’est qu’une diversion pour cacher la très mauvaise gestion de l’eau en France !
    Couper l’irrigation l’été ce n’est pas de la résilience mais une désertification massive, 70% des pluies continentales proviennent de la végétation (évapotranspiration) autrement dit en favorisant les cultures dites sèches on a coupé le cycle des pluies l’été : nos sécheresses sont purement artificielles !
    C’est en respectant les saisons et donc en implantant la plus forte densité végétale possible l’été sur les champs qu’on sauvera le climat et donc la planète et l’humanité ! En végétalisant plus on rétablira le cycle des pluies donc on irriguera moins !
    Sur les continents, la régulation thermique de l’atmosphère est automatique tant que les surfaces exposées au soleil sont couvertes d’eau ou de végétation, autrement dit : c’est la sécheresse des sols qui provoquent le dérèglement climatique et non pas le dérèglement climatique qui provoque les sécheresses, le climat se dérègle quand les continents ne transpirent plus !
    L’arbre (le feuillus) est la plante qui transpire le plus l’été (évapotranspiration : 5000m3 à l’hectare et par an), mais quand on plante des arbres aujourd’hui ils seront opérationnels dans 30 ans, une haie de buissons dans un champ sec c’est une goutte d’eau dans le désert, il faut des arbres mais il faut surtout des champs verts toute l’année et en priorité l’été !
    http://pasdeclimatsanseau.unblog.fr/2021/03/13/agriculture-de-conservation-des-sols-2/

  2. Bonjour,
    Je suis plus ou moins d’accord avec Denise.
    Par contre, je peux vous dire qu’économiquement, il y a plus de marge sur les cultures maraichères ou fruitières que sur les céréales ou oléagineux-protéagineux en bio comme en agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement. La perte de rendement est moindre et les variétés tolérantes ou résistantes sont plus fréquentes dans les légumes, les pommes de terre et même aujourd’hui des cultures comme la betterave.
    Entre autres les tolérances à la sècheresse sont plus fréquentes en pommes de terre aujourd’hui et la perte de rendement est de moins de 25% alors que dans les céréales, et surtout dans les terres fertiles des Hauts de France, il y a un gap pour le blé comme l’escourgeon avec en moyenne une chute d’environ 40% qui est à peine compensée par le prix environ 50% plus cher. La plupart des personnes qui font du blé bio, de l’orge ou du triticale sont des éleveurs bio qui ont besoin de paille, de grain, pour nourrir et le bien être des animaux.
    Toutes les agricultures sont complémentaires et Denise a raison, il faut complètement repenser les stockages d’eau , retenir les excès durant l’hiver en créant des retenues collinaires pour éviter les que les crues des rivières et des fleuves. Dévier le plus tôt possible la montée de l’eau des rivières et la rejeter plus bas lorsque la retenue est pleine dans le lit où la pente est plus douce et faire ces aménagements en alternance sur chaque rive et cela tous les dix kilomètres environ, le mieux étant en amont d’un village et le rejet en aval de ce village. Cela éviterait des inondations comme on en a vues cet hier.

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