Tout comme la grosse altise, la petite altise est un ravageur qui s’attaque principalement au colza mais également à d’autres crucifères comme le chou. Plusieurs espèces de coléoptères peuvent être regroupées dans ce terme de petite altise, avec toutefois un acteur principal le phyllotreta nemorum. Cet insecte sauteur de couleur bleu foncé mesure jusqu’à trois millimètres de long à taille adulte et sa larve atteint 5 à 6 millimètres.
L’insecte adulte sort de la retraite où il a passé l’hiver à partir des premiers jours du mois de mai. Leur premier objectif est de se nourrir pour prendre des forces puis de très rapidement effectuer leur ponte, généralement sur le sol à proximité des collets. Mais selon les espèces de petite altise, les œufs peuvent aussi être fixés sur la face intérieure des feuilles de végétaux grâce à un mucus produits par l’insecte.
Les larves vont entrer en nymphose puis se métamorphoser en insectes adultes au milieu de l’été. Ces derniers vont rester actifs jusqu’en novembre où ils vont alors chercher un abri pour passer l’hiver.
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La petite altise prolifère sur les cultures de colza mais également sur les crucifères (ou désormais brassicaceae) cultivés comme le chou, le chou-fleur, chou-rave, brocoli… ou sur les crucifères sauvages.
C’est d’abord en bordure de parcelle que débutent les ravages de la petite altise, qui resserre petit à petit son étreinte vers le cœur du champ. Les adultes, sauteurs, sont assez voraces et mordent les cultures naissantes, croquant abondement tigelles et cotylédons, ce qui peut détruite le plant dès ses premiers jours. Les attaques donnent un aspect poinçonné aux feuilles touchées.
Ce coléoptère est également capable de pénétrer dans le sol pour se nourrir directement des semis.
Contrairement à la grosse altise, cette fois, ce sont les coléoptères adultes qui sont plus néfastes que leurs larves, même si ces dernières sont également friandes des feuilles des plantes qu’elles ont colonisées.
Avant de se lancer dans un traitement, il est important de procéder à l’observation des parcelles.
Certains préconisent la surveillance du stade de 6 feuilles jusqu’au développement de la tige.
Il peut être judicieux d’utiliser le protocole de l’entonnoir de Berlèse pour prélever des larves et ainsi identifier leur impact futur sur la récolte.
Il est nécessaire d’intervenir à partir du moment où chaque plant ou plante sera colonisé par quelques larves ou si plus de 50 % des pieds sont porteurs.
D’un point de vue agronomique, il est important de désherber la proximité des parcelles de culture et d’éliminer les résidus de récolte. Les végétaux sauvages présents y sont un refuge pour la petite altise.
L’arrosage est aussi un moyen d’endiguer la prolifération : l’eau perturbe le cycle de développement favorise l’apparition de parasites qui se nourrissent alors des coléoptères. Des insectes auxiliaires comme la coccinelle sont aussi de très bons alliés pour l’élimination de la petite altise.
Sur petites cultures, l’utilisation d’un filet de protection est aussi envisageable.
D’un point de vue phytosanitaire, comme pour la grosse altise, l’utilisation d’insecticides à base de deltaméthrine est possible (pyréthrinoïde de synthèse). Mais ces produits ne doivent être appliqués qu’en traitement de complément.