La mouche mineuse des céréales ou agrozyma nigrella (mais aussi A. ambigua, A. albipennis, A.megalopsis…), est référencée parmi les ravageurs des graminées surtout en raison de sa larve qui s’attaque aux feuilles de la plante à l’épiaison en les perforant de galeries.
Ce diptère de la famille des agromyzidae ne doit pas être confondue avec la mouche grise des semis (delia platura) dont l’asticot, comme son nom l’indique, s’attaque aux semences.
La mineuse est une petite mouche grise ou brune de 3 à 5 millimètres à taille adulte, dont le corps est partagé en six segments avec quelques reflets ou tâches jaunes, tandis que la larve de couleur ivoire dispose d’une taille moyenne de 4 millimètres.
La mouche mineuse des céréales est présente sur tout le territoire français.
C’est à partir d’une pupe (ou nymphe libre) qui a passé l’hiver au sol que l’Agrozyma nigrella va devenir adulte au printemps et répondre directement à son instinct en s’alimentant des feuilles des plantes à proximité.
Cette mouche, qui ne connaît en général qu’une seule génération par saison, va ensuite procréer et déposer ses œufs à l’intérieur des feuilles de céréales. Une fois à l’état de larve, l’insecte commence à creuser des galeries, littéralement des mines, consommant le limbe foliaire et se délectant de la chlorophylle.
Lorsque le dernier stade larvaire est atteint, que l’insecte est repu, les asticots tombent au sol et vont muer en pupes pour passer automne et hiver en diapause. La nymphose peut aussi parfois se dérouler dans une mine creusée.
Tous les types de graminées sont potentiellement des hôtes nourriciers pour l’agrozyma nigrella qui a toutefois une prédilection pour l’orge (du printemps) et le blé. Il est possible d’observer des attaques sur feuilles de haricots.
Comme l’asticot de la pegomyia beta (mouche de la betterave) qui creuse des galeries dans les feuilles de la betterave, la larve de l’agrozyma nigrella est une mineuse qui pourfend les feuilles sous l’épiderme.
Les attaques seront très nettement visibles sur les dernières feuilles, notamment à leur pointe. Des décolorations apparaissent, accompagné d’un desséchement partiel.
Ces galeries nuisent au développement de la plante et en particulier au phénomène de photosynthèse nettement perturbé, comme l’alimentation du végétal.
Rares sont les récoltes sévèrement touchées par la mineuse des céréales et l’impact économique reste la plupart du temps minime. Mais en cas de prolifération importante, les pertes peuvent se monter jusqu’à 6 ou 7 quintaux par hectares.
Attention : une minorité des larves de la mouche mineuse peut être à l’origine de galles.
Un labourage profond après récolte va d’abord éliminer une partie des nymphes hivernant dans le sol. Une fumure de couverture peut être opportune pour limiter les ravages.
L’observation, nécessaire au champ, doit s’accroitre au mois d’avril quand les mouches adultes apparaissent.
Si 80 % des feuilles supérieures affichent des symptômes, il convient de pulvériser un insecticide adapté. Mais la lutte phytosanitaire est rarement nécessaire.