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La maintenance préventive, une idée qui fait son chemin

La maintenance préventive, une idée qui fait son chemin 

Réviser les matériels en morte-saison, cela tombe sous le sens, en particulier pour les machines de récolte. C’est un réflexe moins courant sur les tracteurs hors garantie, les presses ou les matériels attelés, souvent par manque de temps. Pourtant les concessionnaires proposent des procédures accélérées de contrôle qui peuvent éviter de coûteux temps morts au plus mauvais moment. 
 

7 agriculteurs sur 10 sont pour l’entretien préventif

D’une enquête récente menée Outre-Rhin, il est ressorti qu’une large majorité d’agriculteurs est demandeuse d’entretien préventif. «50% des personnes interrogées seraient même preneuses d’alertes dès qu’un organe d’un véhicule automoteur présente un risque», précise Kevin Etienne, qui anime la maintenance préventive Expert Check pour John Deere en Europe de l’Ouest. En attendant que l’échange automatisé d’informations par télémétrie se généralise et fournisse donc des alertes, comment assurer la disponibilité des matériels en saison ? 

« Pour les entrepreneurs de travaux agricoles ou les CUMA, l’entretien préventif, hors garantie contractuelle, fait son chemin » concède Sylvain Autret, Directeur Support Produit à la concession Terréa, qui défend le panonceau John Deere dans le Grand-Est. Il précise que ses clients, confrontés à une charge de travail importante, admettent volontiers leurs lacunes en mécanique et en électronique. « Nous faisons tout pour développer le service Expert Check ; il permettra aussi de mieux planifier l’activité de nos ateliers en saison. Nous devons bien cela à nos mécaniciens ! ». 
Pour Sylvain Autret, chez le concessionnaire Terréa : « La maintenance préventive permettra aussi de mieux planifier l’activité de nos ateliers en saison. Nous devons bien cela à nos mécaniciens ! »

Un forfait complet pour un devis clair

Chaque concession peut donner à son programme de maintenance préventive un contenu différent, mais un tronc commun de 80 opérations environ demeure généralement pour un tracteur. On y retrouve la mise à jour des composants liés à l’agriculture de précision et des logiciels installés, le contrôle des codes-pannes, de la climatisation, du jeu aux relevages, de la pression hydraulique, du pont avant, des courroies et de l’éclairage. « Lors d’une action hivernale, nous y ajoutons un passage au banc d’essai pour les tracteurs et une évaluation de la réserve d’usure des pneumatiques ; nous faisons aussi un effort sur la main-d’œuvre », tient à préciser Sylvain Autret chez Terréa. Un effort supérieur à près de 15% par rapport à la tarification individuelle des opérations classiques, a été constatée. A l’issue du contrôle, le propriétaire du tracteur se voit remettre un diagnostic et un devis. « Nous organisons des journées dédiées à cette opération sur chacune de nos 10 bases en début d’année, détaille le Directeur Support Produits ; les clients sont ainsi certains de repartir avec un tracteur intégralement révisé, très tôt en saison ». Et la formule plaît : Terréa a planifié 180 contrôles Expert Check, en forte progression par rapport à 2020. 
 

L’entreprise Justin met trois tracteurs par an en maintenance préventive

Basée à Sorcy-Bauthémont, au cœur des Ardennes, l’ETA Justin est reconnue pour son organisation. Laurent Justin et son épouse Nathalie, qui ont repris l’entreprise en 1997, encadrent une équipe de 8 chauffeurs. L’affaire affiche des surfaces impressionnantes, dont une bonne partie est cultivée à façon de A à Z : 2 500 ha de semis de précision, 1 700 ha de betteraves sucrières arrachées, 1 500 ha récoltées en céréales et 1 000 en maïs-grain. S’y ajoutent 1 000 ha de maïs-fourrage ensilé, du broyage forestier, sans parler du potentiel de développement de la méthanisation. « Avoir des connaissances en mécanique est primordial chez nous », estime Laurent Justin. 
« Pendant la période qui va de mai à la Toussaint, nos chauffeurs restent mobilisables tous les week-ends » précise l’entrepreneur ardennais. L’entretien en morte-saison démarre en décembre par un nettoyage complet des machines. Après une fermeture d’un mois autour des Fêtes pour récupération, les grandes révisions s’étalent sur janvier-février. 
 
Tous les ans, Laurent Justin confie à la succursale Terréa de Corny (Ardennes) trois de ses neuf tracteurs pour un contrôle approfondi. « Nous apprécions cette offre et le passage au banc d’essai, car elle nous donne une très bonne visibilité sur notre machine et notamment son moteur » dit-il. Un tracteur qui a passé les 7 000 heures a absolument besoin d’entretien préventif. On compte sur ce tracteur autant que sur un plus récent ». 
 
S’il fallait évaluer l’intérêt économique de la maintenance préventive, retenons ceci : sur un automoteur, la rupture d’un simple axe ou cardan, tout à fait plausible autour des 8 000 heures, peut entraîner des frais de réparation jusqu’à 8 fois plus élevés qu’un remplacement en préventif. Une évaluation que tout chef d’atelier est en mesure de confirmer !
« Je n’ai jamais envisagé d’embaucher un mécanicien sédentaire à l’atelier car mon concessionnaire dispose de bien plus d’expertise et d’outillages de diagnostic », explique Laurent Justin, entrepreneur dans les Ardennes.

Le chiffre : 7% 

Un concessionnaire allemand John Deere a comptabilisé que seulement 7% de ses temps d’intervention en saison était le fait de clients qui utilisent systématiquement l’entretien préventif. A méditer…  

Terréa, en bref 

Né en 2013 de la fusion de concessions de la région Grand-Est, Terréa fait aujourd’hui partie du groupe Agriteam. Terréa regroupe, sur 10 implantations, 165 personnes, dont 80 en atelier et 26 magasiniers. La concession a mis en service en 2021 170 tracteurs neufs, 210 en occasion, 20 moissonneuses-batteuses neuves et 47 d’occasion, 49 télescopiques neufs, 30 presses et 10 pulvérisateurs. Le chiffre d’affaires attendu est de l’ordre de 85 millions d’euros. 

ETA Justin : parc matériel 
–        9 tracteurs (1 000 heures/an en moyenne) 
–        4 moissonneuses-batteuses 
–        2 ensileuses automotrices
–        1 pulvérisateur traîné 
–        3 intégrales pour les betteraves
–        4 semoirs monograine 
–        2 broyeurs forestier automoteurs…  

Auteur: Patrice Gendre

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