Le 15 octobre a lieu la Journée Mondiale de la Femme Rurale, journée qui permet de mettre en lumière le rôle de nourricières des agricultrices.
Le choix de la date n’a rien d’anodin ; en 1995 suite à la conférence de Pékin, le groupe « femmes en agriculture » de la FIPA* choisit la veille de la journée Internationale de l’Alimentation pour célébrer les femmes rurales.
Les femmes rurales jouent un rôle important dans la production alimentaire ; encore aujourd’hui plus de 80 % de la nourriture produite dans les pays qui souffrent de faim et de malnutrition est produite par des femmes. Dans ces pays, elles travaillent dans de mauvaises conditions, souvent sans outillage adapté, ni accès au terres et crédits nécessaires pour mener à bien leur mission.
Ici en Europe, les agricultrices représentent entre 30 et 40 % de la main-d’œuvre non salariée agricole. La France est dans la moyenne avec environs 33 %. Ici comme ailleurs, la première mission des agricultrices est de produire de la nourriture,et ici comme ailleurs des différences persistent. Nous avons le droit d’être propriétaire des terres (contrairement à ce qui existe dans certains pays de l’autre côté de la Méditerranée) mais les surfaces moyennes de fermes gérées par des femmes sont plus petites de 40%…
La question même de reconnaître le travail d’une agricultrice était longtemps un problème, et encore aujourd’hui, pour déterminer les plafonds de certaines aides agricoles. L’agricultrice en EARL devient inexistant.
Au-delà de ces questions spécifiques, le défi du millénaire demeure : comment nourrir une population en constante augmentation ? Les hommes et les femmes rurales auront besoin de soutiens et de moyens pour y arriver. Dans un monde en constante mutation, les distances et les frontières n’arrêtent plus les cris de famine. La question alimentaire nous concerne tous, au nord comme au sud. C’est afin de mobiliser sur l’importance d’aider les agricultrices à produire de la nourriture que cette journée fut lancée. Depuis 2008, les Nations Unies l’ont reconnue « Journée Internationale » : puisse cette reconnaissance aider toutes celles qui travaillent la terre à produire plus, pour le bien de tous.
* FIPA : Fédération Internationale des Producteurs Agricoles.
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N’y avait-il pas meilleure experte que Karen Serres pour évoquer les droits des agricultrices ? Nous sommes très fiers qu’elle ait accepté d’exprimer elle-même les enjeux du 15 octobre. Désormais, Karen Serres peut intervenir quand elle le souhaite pour parler de son combat en faveur de l’égalité hommes/femmes dans le monde de l’agriculture.
WikiAgri permet à celles et ceux qui sont experts dans leur domaine de s’exprimer directement.