La hernie du colza ou « hernie des crucifères » voire « hernie du chou », se développe par le biais d’un champignon parasite dénommé plasmodiophora brassicae. Il a la particularité de se développer sur les terres acides abritant des végétations crucifères comme le colza.
La maladie touche en particulier le système racinaire qu’elle déforme. Une infestation très sévère peut entraîner la perte de plusieurs quintaux, voire dans le pire des cas, une destruction complète de la récolte. La qualité de l’huile peut également être réduite en valeur.
La maladie, présente majoritairement en Bretagne et dans le centre-est de la France, a toutefois déjà été observée un peu partout dans l’Hexagone. D’une année sur l’autre, presque 20 000 hectares sont contaminés.
Réussir son colza pour la campagne 2024
Le parasite s’installe d’abord en sous-sol et s’attaque aux racines qui sous l’aspect de galles vont se déformer et enfler, de façon difforme et aléatoire. Ces galles sont d’abord fermes et plein, de couleur blanchâtre (vue en coupe), avant de brunir et d’entrainer des craquellements coupables d’engendrer des plaie. Ces dernières vont laisser entrer des petits organismes qui peuvent être végétal, fongique ou bactérien, se nourrissant d’autres matières organiques mortes. Ces saprophytes entrainent un pourrissement pouvant aller jusqu’à la destruction de la plante.
Une fois installée dans les feuilles, le plasmodiophora brassicae va entamer le capital croissance : flétrissement et rougissement apparaissent.
La maladie prolifère sur des sols très acides et lorsque les conditions météorologiques proposent des températures entre 6 et 35°C, avec un pic facilitant entre 20 et 25°C.
Par ailleurs, les parcelles bordées de crucifères sauvages peuvent être également plus exposées au phénomène. De même que les rotations trop courtes de colza ou autres crucifères.
Ce parasite est latent : il peut rester enterré dans le sol pendant près de dix ans par le biais de spores de conservation et reprendre son cycle au contact de nouveaux crucifères. L’extension de la maladie et sa récurrence doivent être enraillés par des solutions agronomiques.
Première solution agronomique pour tenter d’éradiquer le parasite : utiliser des variétés de semences résistantes à la maladie. C’est un élément clef d’anticipation puisqu’il n’existe pas de moyen curatif par traitement chimique disponible.
Autres moyens agronomiques : baisser l’acidité de la terre en tentant d’augmenter le pH, allonger les rotations de colza (et de tout autre crucifère) et éliminer les résidus ou repousses de cultures.
Un chaulage après récolte et un allongement de la rotation de colza permettront d’endiguer en partie le problème.
Attention lors des manipulation sur parcelles contaminées : le parasite peut se transmettre par les outils utilisés.
La hernie du colza est observée en France depuis près d’une quarantaine d’année et les différentes structures agronomiques ont pris le problème au sérieux et plusieurs laboratoires travaillent sur des traitements.
Il est recommandé de réaliser le test du « chou chinois » pour un premier diagnostic en avril.
Il s’agit de réaliser plusieurs prélèvements de terre sur la parcelle, en allant jusqu’à une profondeur de 30 centimètres. Une fois recueillies, ces portions de terre seront mélangées et réparties en plusieurs pots de 1 litre. Il faut ensuite planter des graines de « chou chinois » (Granaat) dans ces échantillons et conserver la terre constamment humide.
Après 6 à 8 semaines, l’arrachage permettra d’observer ou non la présence de galles liées au plasmodiophora brassicae.