Du latin avena fatua, cette plante herbacée annuelle monocotylédone, originaire des régions méditerranéennes et tempérées du continent eurasien, appartient à la famille des poacées (graminées). Elle est également connue sous le nom d’avoine sauvage.
Présente dans le monde entier dans toutes les cultures de céréales, la folle avoine est l’une des adventices les plus courantes.
Préférant les sols calcaires, argileux et limono-argileux, l’avoine folle ne pousse pas sur les sols acides, mais sur les sols au pH basique de la France entière.
Au stade de plantule, l’avoine folle prend une teinte bleu-vert et sa préfoliaison est enroulée et ses gaines sont cylindriques. En l’absence d’oreillettes, sa ligule est membraneuse et dentée, et ses feuilles sont très longues, plus ou moins poilues.
A l’âge adulte, cette plante cespiteuse peut mesurer jusqu’à 150 cm et ses feuilles plates et larges, d’un vert foncé profond, peuvent atteindre les 40 cm. Son inflorescence en panicules est caractéristique des avoines, et ses épillets penchés sont composés de 2 ou 3 fleurs. Ses fruits sont des caryopses velus, contenant une seule graine, mesurent 6 à 8 mm et sont encadrés par des glumelles velues.
La germination de la folle avoine a lieu de février à mai, lorsque les températures sont positives, idéalement à 10°C. La période de floraison est courte, mai et juin, avant une période de maturation en juillet et août. La levée est échelonnée et les graines germent entre 2 et 5 cm de profondeur (mais une germination est possible jusqu’à 15 cm). Avec une très forte persistance du stock semencier, les graines restent en dormance tout l’hiver avant de germer au début du printemps.
Si elle est très invasive dans les cultures, sa production de graines n’est pas très importante par plant (150 à 1000 graines) comparée à d’autres adventices.
Son taux annuel de décroissance (TAD) est très élevé, variant de 80 à 90 %.
Très répandue sur l’ensemble du territoire, la folle avoine se rencontre surtout dans les cultures céréalières d’hiver (blé d’hiver, orge) et dans les cultures de protéagineuses.
Au printemps, ce sont le lin, le maïs et l’orge qui sont surtout affectés par sa présence.
Pois, tournesols et colza sont également touchés.
En revanche, elle ne pose pas de problème majeur dans les céréales d’été.
Avec un potentiel de nuisibilité particulièrement élevé, la folle avoine cause des baisses de rendement très importantes dans les cultures de :
céréales d’hiver dès 5 à 15 pieds/m²
colza dès 15 à 20 pieds/m²
pois dès 5 à 10 pieds/m².
Si l’effet de verse et la gêne à la récolte restent notables, les dégâts les plus importants sont sur la qualité des récoltes en cas d’infestation de la parcelle : la présence d’humidité est importante dans les graines récoltées.
Des difficultés de triage et des pertes de semences sont également à redouter dans les cultures de ray-grass anglais et italien, et de fétuque élevée.
Fortement invasive, la folle avoine s’est beaucoup développée en France ces 20 dernières années, en raison du travail du sol simplifié, du raccourcissement des rotations de cultures céréalières et de la législation renforcée sur l’usage de produits phytosanitaires.
La graminée devient de plus résistante à certains herbicides et son contrôle doit faire l’objet de l’emploi de leviers agronomiques adaptés :
la rotation des cultures avec l’introduction d’une ou de plusieurs cultures estivales est un moyen de lutte efficace permettant de faire reculer la prolifération de la folle avoine
l’emploi en alternance des herbicides réduit la résistance de la plante et présente de bons résultats
l’entretien des abords des parcelles et le nettoyage systématique de la machinerie agricole limitent sa présence
un arrachage manuel puis une évacuation immédiate restent une solution efficace.
En revanche, les faux-semis, le déchaumage, le décalage de la date des semis et le labour ne sont pas pertinents ni suffisants contre cette adventice.