C’est un champignon, le cylindrosporium concentricum, qui est à l’origine de la cylindrosporiose. Si la maladie a fait des ravages en France dans les années 1980, elle reste désormais rare dans l’Hexagone, n’apparaissant que fréquemment dans l’Est, le Nord-Est et ponctuellement dans le centre de la France. Elle peut toutefois engendrer des pertes conséquentes aux parcelles de colza (de 5 à 10 quintaux par hectares) lorsqu’elle se développe sans être stoppée comme assez récemment en 2016. La cylindrosporiose attaque feuilles, tiges et siliques qu’elle tache, déforme et casse.
La maladie impacte directement les organes aériens du colza, et ce dès le stade deux feuilles. Lorsqu’elles sont touchées, ces dernières vont d’abord se décolorer par de petites taches vert clair et de minuscules zones blanchâtres, les acervules, où vont être produits des spores.
Au fur et à mesure de l’évolution de la contagion, les zones blanches s’agrandissent jusqu’à deux centimètres, la feuille se durcit, flétrit, jusqu’à devenir cassante. Les tiges se tachent en longueur tout en se colorant de beige ; elles se fendillent, tandis que les siliques également souillées se déforment et vont s’ouvrir prématurément. Les pédoncules sont quant à elles envahies de nécroses.
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In fine, en cas d’attaque sérieuses, certains plants peuvent carrément dépérir.
Les printemps et les automnes pluvieux sont des périodes propices au développement du champignon Cylindrosporium concentricum. Le ruissellement des eaux de pluies, les éclaboussures et le vent sont les principaux vecteurs de la propagation des spores.
Les résidus des précédentes cultures non éliminés constituent également des foyers de contamination primaires.
Maladie fongique, la cylindrosporiose peut se propager d’une année sur l’autre si les champignons Cylindrosporium concentricum bénéficient d’un terreau idéal à leur développement. Généralement, la maladie se manifeste plus ponctuellement, à l’automne ou au printemps.
Principale mesure agronomique : choisir des semences insensibles à peu sensibles à la maladie pour éviter toute contamination ultérieure. Ce choix variétal est un moyen préventif primordial pour éviter la cylindrosporiose.
Autre grand moyen : l’élimination des résidus de culture par techniques classiques de broyage et d’enfouissement, afin de réduire les zones pouvant permettre au champignon de survivre d’une saison à l’autre. Les pailles laissées en surface sont un foyer pour l’inoculum.
A partir du stade deux feuilles jusqu’à la floraison, si la maladie a été identifiée, il existe des traitements fongicides efficaces, à coupler raisonnablement avec la protection contre le champignon sclérotinia.
Des produits comme Balmora, Abnakis, Mayandra, Fianaky, Joaoa, Prosaro, Sunorg Pro, Metcostar90, Caryx, Pyros EW, Sportak EW, Propulse, Aviator Xpro, etc. sont utilisables conte la cylindrosporiose. En respectant le consignes et doses données par les fournisseurs et la réglementation.
L’observation doit donc être accrue lors des saisons pluvieuses. La sortie de l’hiver doit être un moment primordial dans la surveillance, notamment si les variétés plantées sont réputées sensibles. La découverte précoce des symptômes sur les bractées (feuille accompagnant la fleur) et pédoncules pourront orienter un traitement adéquat lors de la floraison.