Les cours des céréales cotés en euro sur Euronext sont particulièrement sensibles aux fluctuations de la parité euro/dollar. En effet, dans un contexte où la France exporte le tiers de sa production de blé et où le dollar est utilisé comme devise de référence pour les transactions commerciales mondiales, les cours des céréales libellés en euro sont continuellement obligés de s’ajuster aux fluctuations, parfois importantes, de la parité euro/dollar de façon à rester compétitifs sur la scène internationale.
Depuis la résurgence de la crise de la dette en Europe dont l’épicentre est la Grèce mais qui se propage maintenant à l’Espagne et à l’Italie, la parité euro/dollar a littéralement « fondu » passant de 1,34 dollar en début d’année à 1,24 aujourd’hui, soit une baisse de plus de 7 % en seulement quelques mois. La question qui nous vient à l’esprit est : Quelle est la conséquence d’une telle chute de l’euro pour les prix du blé en France ?
Prenons l’exemple de l’Egypte qui nous achète du blé en dollar. Avec un cours du blé à 200 €/t et une parité à 1,34 $, nous pouvons vendre du blé à l’Egypte à 268 $/tonne (1,34 x 200 €/t) + les coûts de transport. Avec une parité à 1,24 $, nous pouvons continuer à vendre du blé à 268 €/tonne mais en le payant au producteur français à 216 €/tonne (268 €/t ÷ 1.24). Ainsi, la chute de la parité €/$ est un facteur plutôt favorable pour les producteurs car il contribue à soutenir les cours du blé libellé en euro.