Du latin daucus carota, la carotte sauvage est une plante herbacée annuelle ou bisannuelle dicotylédone, appartenant à la famille des Apiacées (Ombellifères) et considérée comme une mauvaise herbe envahissante.
Originaire des régions d’Asie occidentale et du Proche-Orient, elle est présente aujourd’hui dans le monde entier, dans toutes les régions tempérées et chaudes.
Très commune sur le pourtour méditerranéen, la carotte sauvage, héliophile et thermophile, a besoin de lumière et de chaleur pour se développer. Avec un faible besoin en eau, cette plante à tendance rudérale pousse sur les sols secs des plaines, collines, prairies sèches et prairies calcicoles, jachères et friches vivaces, talus, bermes et bords de chemins.
Au stade de plantule, cette adventice possède des cotylédons allongés et étroits et des feuilles divisées et disposées en rosette. Une fois adulte, la tige mesure entre 30 et 80 cm (et peut atteindre 150 cm lors de la floraison), est ramifiée et hérissée de soies rudes. Ses feuilles inférieures sont de forme triangulaire et bi-tripennatiséquées, alors que les feuilles supérieures sont sessiles et pennatifides, avec une gaine membraneuse de couleur blanchâtre. Regroupées en ombelle à nombreux rayons, ses fleurs blanches pouvant tirer sur le violet (avec parfois une fleur centrale de couleur pourpre), sont protégées par les bractées linéaires ou divisées formant l’involucre.
Le fruit de la carotte sauvage mesure 4 à 5 millimètres, est ovoïde et hérissé d’aiguillons raides.
La carotte sauvage est le plus souvent bisannuelle. La première année après germination, la carotte sauvage a un développement strictement végétatif, les feuilles et racine poussent pour une période de levée échelonnée du milieu du printemps au début de l’été. Ce n’est que la seconde année, une fois l’hiver passé, que la période de floraison a lieu, entre mai et octobre selon les régions et les températures.
Pouvant produire 1 000 à 40 000 graines par pied, la carotte sauvage est une adventice invasive des cultures, des prairies et fossés, dont le stock semencier est réputé persistant, les graines pouvant survivre plusieurs années enfouies dans le sol.
La carotte sauvage est une espèce très répandue puisqu’elle pousse sur tous types de sols. Elle envahit de nombreuses cultures, particulièrement les cultures estivales, telles que les plantes fourragères, le soja, le maïs… Sa nuisibilité n’est vraiment problématique qu’en cas de présence forte dans la culture.
La carotte sauvage peut causer une baisse de rendement significative sur les cultures pérennes qu’elle envahit : avec un stock semencier très important pouvant atteindre les 40 000 graines par plante et une résistance à l’enfouissement, elle peut se propager à grande vitesse si elle n’est pas stoppée par une lutte agronomique efficace.
Elle se développe au détriment des cultures en place, en captant les nutriments contenus dans le sol et la lumière solaire.
Invasive si l’on la laisse proliférer, la carotte sauvage fait l’objet d’études pour lutter efficacement contre son installation sur les parcelles cultivées. Cette adventice s’installe surtout sur les sols travaillés par intermittence.
Pour prévenir la présence de la carotte sauvage dans la culture, il est préconisé de semer des cultures couvrantes, d’effectuer un dépistage régulier, de procéder à un arrachage minutieux ou à une tonte juste avant la floraison pour limiter la dispersion des semences.
En cas de présence avérée et problématique, l’on recommande un labour approfondi du sol deux fois par an pour couper le cycle végétatif de la plante.
Un sarclage annuel peut également endiguer la prolifération de la carotte sauvage.
Enfin, la lutte au moyen de produits phytosanitaires est efficace, surtout à l’automne et au printemps.
Ci-dessous, carotte sauvage (photo Adobe).