L’Australie n’est certes pas le grand producteur de blé au monde mais en revanche le pays exporte une importante part de sa production. L’an dernier, par exemple, l’Australie produisait 24 millions de tonnes (Mt) et en exportait 17, alors qu’en France, la production s’élevait à 37,5 Mt pour 19,3 à l’export.
Ainsi, en tant qu’exportateur important, les opérateurs suivent de près l’évolution de la production pour la campagne 2015, sans trouver un consensus sur son potentiel de production à cette heure.
La production est répartie principalement dans le sud du pays, 60 % dans la région sud-est et près de 40 % dans le Western Australia. La météo apparaît sèche sur ces zones depuis plusieurs semaines. Néanmoins, de faibles précipitations tombent à intervalles réguliers permettant un développement des cultures moins pénalisé que précédemment anticipé.
L’élément sur lequel les opérateurs se divisent reste l’impact du phénomène climatique El Niño sur la prochaine production et donc l’ampleur des dégradations. Ce phénomène se traduit par un changement des courants marins conduisant à une sécheresse plus ou moins intense dans la zone du sud-est du pays.
Ainsi, du coté des estimations optimistes, l’USDA table sur une production estimée autour des 26 Mt, soit une production en baisse d’environ 1 Mt par rapport à l’an dernier. A l’inverse, du coté des pessimistes, la National Bank of Australia estime, elle, que la production pourrait diminuer au maximum sur les niveaux de 20 Mt. De notre coté, nous penchons pour une valeur intermédiaire. La récolte se déroulera en deuxième partie de campagne, autour du mois de décembre. Ainsi, les incertitudes sur la production australienne devraient revenir animer le marché dans les semaines à venir.
Par Marion Cassagnou
Expert des marchés agricoles. Agritel 
