Pour les céréales à paille comme le blé ou le maïs, les fusarioses sont des maladies fongiques rédhibitoires, que ce soit pour la quantité du grain cultivé ou la qualité du produit fini. Leur développement peut s’éradiquer à la base, à condition de bien l’anticiper
La fusariose nait du développement en masse de champignons décomposeurs du genre fusarium. Des spores très fortement présentes dans les sols, notamment dans les résidus de récolte.
Les céréales font parties des nombreuses victimes des différentes fusarioses, ces maladies cryptogamiques dont certaines développent des agents pathogènes qui peuvent persister jusque dans les farines. Ces mycotoxines ne doivent pas dépasser un stade établi par la réglementation alimentaire, au péril de devenir dangereux pour l’homme lorsqu’il mange son pain !
La fusariose prolifère généralement par la base de la tige de la céréale, avant de s’étendre jusqu’à l’épi. Ces maladies peuvent entraîner des pertes de 5 à 10 quintaux par hectare, notamment dans le cas de la culture du maïs.
Selon les fusarioses (dont les fusarium graminearum et fusarium culmorum), les symptômes ne sont pas tout à fait identiques mais entraînent généralement ces stigmates, proches de la nécrose :
Les couleurs inhérentes à l’infection peuvent changer, du marron à l’orangé, en passant par l’argenté : pour connaître l’origine exacte de la fusariose contaminante d’une parcelle, il peut être judicieux de faire appel à des examens microbiologiques complets.
Dans certains cas extrêmes, la Fusariose peut entraîner le flétrissement ou le pourrissement des tiges.
Ces maladies fongiques se délectent des milieux humides qui favorisent leur développement, d’autant plus en cas de pluies régulières au moment de la floraison des céréales. La combinaison pluie + températures élevées est un engrais pour les fusarioses.
Si le sol de la plantation comporte des nombreux résidus de précédentes cultures, le risque de contamination est là aussi décuplé : les spores s’y trouvent en abondance.
Enfin, troisième facteur pouvant impliquer une prolifération de la fusariose ou « maladie du blé » : le choix de la variété à planter. Certaines sont bien plus sensibles que d’autres.
Pour le blé comme pour le maïs, c’est au moment de la floraison qu’apparaitra la fusariose si elle n’a pas été anticipée. Une période légèrement décalée dans le temps suivant que le champ soit cultivé dans le Sud-Ouest ou dans le Nord Est.
Contrairement à certaines maladies fongiques, l’apparition de la fusariose est mauvais signe : il n’existe pas de traitement curatif purifiant totalement les plants infectés.
Rotation de la culture de la parcelle, travail et qualité du sol, variétés plantées : ces trois facteurs agronomiques sont primordiaux. Il est très important d’éliminer les résidus de culture par broyage ou enfouissement.
La densité des semis (trop serré, ils sont privés de lumière et favorisent l’humidité) est également à modérer. Le respect de ces critères permettra d’anticiper et d’annihiler quasiment tous les risques d’infection à la fusariose.
D’un point de vue phytosanitaire, des fongicides sont utilisables en complément des solutions agronomiques, avec une utilisation au moment de la floraison et/ou après de fortes pluies.
Il existe plusieurs gammes, plus ou moins efficaces selon les champignons fusarium à combattre. D’où l’importance d’une analyse microbiologique anticipée. Parce qu’une fois les symptômes présents, il est trop tard. Les plants ne pourront être guéris.
Rien de mieux que l’œil humain : l’observation de la fusariose se fait in situ, au milieu du champ, au milieu des grains et principalement lors des phases épiaisons/floraisons.