En trois ans, les surfaces de blé tendre destinées à la production de semences certifiées ont augmenté de 20 %. Pour poursuivre leur développement, les professionnels du secteur plébiscitent notamment l’innovation.
L’avenir passe par l’innovation ! C’est ce qui ressort de la réunion des dirigeants de la distribution agricole organisée par le Gnis le 10 avril à Paris. La filière semences certifiées de céréales est un secteur qui donne du baume au cœur dans le contexte économique général actuel.
« Cette réunion exprime une forte cohésion des acteurs de la filière semences de céréales autour d’un double défis : l’enjeu alimentaire mondiale et les évolutions climatiques« , commente Thierry Momont, vice-président du Gnis et président de la section Céréales à paille et Protéagineux. Germinal Peiro, député de la Dordogne et rapporteur du projet de loi d’avenir de l’agriculture, partage cette analyse et a déclaré : « L’avenir alimentaire du monde passera par l’utilisation des meilleures variétés. » Il a par ailleurs rappelé que Stéphane Le Foll avait lui-même clairement exprimé son attachement aux spécificités du COV ainsi qu’au renforcement du financement de la recherche variétale par l’ensemble des acteurs de la filière.
La demande des producteurs est sans équivoque. Elle concerne le besoin en innovation variétale. Ils sont en attente de variétés répondant aux différents marchés nationaux et internationaux et plus tolérantes aux différents stress (maladies, climat…).
Philippe Pinta, président de l’AGPB, a déclaré que l’extension de la CVO Recherche à l’ensemble des céréales à paille est majeur : « Rien ne peut se faire sans la recherche et son financement. » La création variétale est effectivement stimulée par ce système ; la preuve en est le nombre de variétés proposées à l’inscription chaque année. Depuis la création du FSOV (Fonds de Soutien à l’Obtention Végétale) 50 programmes de recherche ont été mis en place notamment sur l’amélioration des résistances aux maladies et l’amélioration du taux de protéine.
Pour Gérard Tubéry, président de la FOP, l’accès des producteurs à des semences de qualité est un passage obligé pour résoudre les enjeux énergétiques, environnementaux et alimentaires. « Notre combat c’est le développement de la protéine française et cela nécessite la création variétale. C’est pourquoi la profession finalise un accord interprofessionnel sur les semences protéagineuses pour renforcer son financement. » Le grand témoin de cette journée – Godefroy Potin des Jeunes Agriculteurs – a déclaré : « Nous avons tous les outils, le savoir-faire des agriculteurs, les variétés et les techniques, mais nous avons besoin de visibilité quant à la qualité à produire. » Les acteurs de cette journée ont beaucoup insisté sur l’indispensable adéquation entre les critères techniques (humidité, taux de protéines, gluten…) et les diverses attentes de leurs clients.
La filière de production de semence de céréales certifiées connaît une progression remarquable. Les surfaces de blé tendre destinées à la production de semences certifiées ont ainsi augmenté de près de 20 % en trois campagnes. De 80 000 hectares en 2010, elles sont passées à près de 100 000 hectares en 2013. Ce solide développement confirme que les producteurs français recherchent une qualité que les semences certifiées garantissent. Cet accroissement en surface est particulièrement sensible pour le secteur des blés tendres hybrides produit en France pour les marchés européens. Ce segment spécifique représente actuellement plus de 14 % des surfaces de production des semences.