Sur les 768 millions de tonnes (Mt) de blé produites dans le monde, 174 Mt seront exportées (22,6 % de la production mondiale) durant la campagne 2019-2020, selon le Conseil international des céréales (CIC). Toutefois, 94 % du commerce mondial est assuré par 7 pays producteurs et par l’Union européenne. Ensemble, ils produisent 397 Mt de blé dont 162 Mt (soit 40 % de leur production) sont destinées à l’exportation.
Durant la campagne actuelle 2019-2020, la Russie restera le premier pays exportateur de blé (36 millions de tonnes) même si le pays ne renouvelle pas l’exploit réalisé trois ans auparavant. En produisant 85 millions de tonnes (Mt), elle avait alors vendu 41 Mt durant la campagne 2017-2018.
La Russie écoulera une grande partie de sa production en Afrique du Nord, en Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient comme l’an passé.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et le Canada sont au coude à coude sur le marché de l’export. Les trois puissances céréalières ambitionnent d’écouler entre 24 et 25 Mt chacune d’ici fin juin 2020. L’Union européenne retrouve cette année un niveau de production conforme aux campagnes précédentes après une forte baisse l’an passé. La France ayant récolté 39 Mt, dopera cette année les ventes européennes.
L’Ukraine projette de vendre de 17,5 Mt suivie par l’Australie et l’Argentine, 14 Mt environ chacun. Enfin, le huitième pays exportateur, le Kazakhstan, expédiera 8 Mt.
Les 15 Mt de blé produites en plus cette année sur la planète seront en majorité consommées par les pays producteurs.
Ensemble, les huit principaux exportateurs de blé écouleront 40 % de leur production, soit 162 Mt (+ 5 Mt sur un an) et ils réaliseront 95 % des transactions commerciales mondiales (171 Mt).
Depuis le retour des pays de la Mer Noire sur le marché mondial au début des années 2000 après plus de quatre-vingt ans d’absence durant la période soviétique, le cartel des pays à la tête du commerce du blé n’a pas changé. Aucun nouveau pays producteur n’a émergé.
Le volume des échanges commerciaux oscille au rythme des hausses ou des baisses de récoltes dans chacun des 8 principaux pays producteurs.
Cette année, la bonne récolte mondiale autorise une reconstitution partielle (+ 3 Mt) des stocks de report en baisse depuis deux campagnes.