Nicolas Chevrier a deux bâtiments séparés pour le stockage du grain. Un pour la récolte de sa propre exploitation de 217 ha. L’autre pour ses clients en ETA. Installé à Céré-la-Ronde dans le sud de l’Indre-et-Loire, le jeune céréalier de 35 ans apporte ainsi un service complémentaire à ses clients agriculteurs. « J’effectue la prestation complète du semis à la récolte chez six agriculteurs, soit 200 ha environ », indique- t-il. « Certains me demandent de stocker une des trois cultures (blé, colza ou orge) chez moi car ils n’ont pas la place et ne souhaitent pas forcément vendre à la moisson à tel ou tel organisme stockeur ». Nicolas Chevrier a donc construit un hangar avec une cellule de stockage à plat de 250 tonnes et il a investi dans un téléscopique avec godet pour la manutention. À la moisson, le grain du client est réparti dans la cellule. Tous les mois, Nicolas Chevrier ventile le tas pour réduire progressivement sa température et s’approcher le plus possible des 10°C. Pour cela, il a équipé la cellule avec canne d’injection d’air reliée à une bouche d’évacuation d’air. Quatre sondes per- mettent de contrôler les températures du tas. Au moment de l’expédition, Nicolas Chevrier transfère le grain dans sa fosse pour qu’il passe par le trieur avant de rejoindre le boisseau de 45 tonnes. « Grâce au débit du boisseau, le chargement d’une benne se fait en 3-4 minutes au lieu d’une heure s’il fallait remplir au téléscopique », précise-t-il. Pour lui, il est impératif d’avoir un système efficace car le travail lié au stockage des céréales doit s’intégrer sans problème à son emploi du temps quotidien. « Mon principal client pour le stockage est un éleveur de canard qui demande des livraisons régulières et une parfaite conservation du blé », précise-t-il.
Le stockage des céréales n’est pas la seule prestation que Nicolas Chevrier réalise pour les six agriculteurs clients de l’ETA. Il effectue aussi pour eux tous les travaux d’entretien non liés aux cultures. « J’en suis à mon troisième broyeur d’accotement. Il me permet de faire les broyages de jachères et de bords de champs et également de tailler les bordures de bois, j’en fait environ 100 heures par an ». Le débouchage des sorties de drainage et l’entretien des fossés constituent aussi une activité importante chez les clients de l’ETA (environ 100 heures par an). Pour cela, il a investi dans une mini-pelle qui lui permet aussi de réaliser des travaux de BTP : creusement de fondations, roulage de sable ou de terre. « Je me suis équipé pour pouvoir apporter à mes clients l’ensemble des services dont ils ont besoin pour leurs parcelles, qu’il s’agisse des cultures ou des travaux périphériques ».
Nicolas Chevrier est aussi prestataire pour la commune de Céré- la-Ronde (450 habitants). Deux fois par an, il assure l’épandage des boues de la station d’épuration. Les travaux sont effectués selon un plan d’épandage strict. En février, les boues sont dispersées sur les prairies d’un éleveur laitier, lorsque le sol est suffisamment portant et la météo favorable (pas de neige, ni de pluie pour éviter le lessivage). « Mais il ne faut pas trop retarder l’opération car l’éleveur doit ensuite attendre un mois avant de mettre les animaux au pâturage ». En août, ce sont les terres à céréales de Nicolas Chevrier qui reçoivent les boues. L’ETA fournit le chauffeur et le tracteur alors que la commune met à disposition une tonne à lisier louée à la communauté de communes. La qualité sanitaire des boues est régulièrement surveillée par la préfecture au travers d’analyses de même que les sols des parcelles concernées. La commune est entièrement satisfaite par ce fonctionnement. « Nous avons de la chance d’avoir trouvé des agriculteurs qui acceptent d’épandre sur leurs terres et que Nicolas Chevrier fasse la prestation d’épandage. Ça nous coûterait trois à quatre fois plus cher si nous devions faire appel à un prestataire de traitement des boues », indique André Barbier, agent municipal polyvalent à Céré-la-Ronde.
CALENDRIER TRAVAUX
Un quart du chiffres d’affaires en « hors cultures »
L’entreprise de Nicolas Chevrier réalise un chiffre d’affaires de 90 000 €/an. Trois quarts correspondent au travail à façon des cultures. Le quart restant se répartit entre la prestation de stockage des céréales et les travaux d’entretien (mini-pelle, broyage, élagage). Un salarié à temps partiel travaille pour l’ETA et pour l’exploitation. Pour les prestations « hors travail des champs », les investissements ont été de 30 000 € dans la cellule de stockage, 25 000 € dans le téléscopique, 25 000 € dans la mini-pelle, 7 000 € dans le broyeur et de 6 000 € dans un porte-engin. Les autres matériels sont mutualisés avec l’exploitation. L’assurance responsabilité civile de l’ETA coûte 2500 €/an.
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