Parmi la pléthore de listes de candidats qui se présentent aux élections européennes pour devenir député au Parlement européen et les professions de foi qu’ils diffusent, les agriculteurs ne devraient avoir que l’embarras du choix pour se décider! Or rien n’est moins sûr car leurs opinions ne sont souvent pas en phase avec les programmes portés par la plupart des têtes de listes.
Une enquête du Cevipof rendue publique sur le site de l’institut de sondage révèle l’état d’esprit avec lequel les agriculteurs comptent, ou pas, se rendre aux urnes le 9 juin prochain.
Pour plus de la moitié des agriculteurs, la Pac doit « privilégier avant tout le ‘’soutien à la production, aux revenus et aux investissements’’ et les ‘’mesures en faveur des petites exploitations (46%)’’ ». Le soutien à la transition agro-écologique est un objectif partagé par seulement 27 % des agriculteurs.
Entre croissance économique et environnement, les avis sont très partagés. Pour 12,6 % des agriculteurs, la priorité devrait être exclusivement donnée à l’environnement et pour 14,9 %, à la croissance économique.
Seuls 10 % des agriculteurs défendent l’idée que la priorité devrait être donnée à la fois à l’environnement et à la croissance économique.
Pour les agriculteurs comme l’ensemble de la population française, les politiques menées au niveau de l’Union européenne ont eu une influence négative sur l’agriculture.
« Lorsque l’on leur demande les trois principaux objectifs assignés à une politique agricole (nationale ou européenne), ils répondent : « garantir la souveraineté alimentaire nationale » (71%), « soutenir les agriculteurs et assurer le renouvellement des actifs agricoles » (60%) et enfin « renforcer le secteur agricole et en faire un moteur de la croissance économique » (46%), constate le Civipof. À l’inverse, le « développement d’une agriculture exportatrice » arrive en dernière position avec seulement 10% des répondants ayant choisi cette modalité ».
Pour les deux tiers des agriculteurs, « protéger le marché européen » est la stratégie à adopter pour soutenir l’agriculture européenne alors que seul 1,6% d’entre eux souhaitent l’élargissement de l’Union européenne à d’autres pays, et en l’occurrence à l’Ukraine.
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Légende photo: Parlement européen de Strasbourg (@Parlement européen).
Par Frédéric Hénin
