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Concernant l’agriculture américaine, il est sûr que le candidat républicain a bénéficié d’un important soutien électoral des farmers malgré le flou et les imprécisions qui ont entouré ses interventions sur le sujet. On peut noter principalement son engagement en faveur de l’assurance récolte et ses propos vibrants sur l’agriculture qu’il considère comme un problème de « sécurité nationale ». Son hostilité farouche à l’EPA (Environmental Protection Agency) et à ses mesures contraignantes ont certainement été bien accueillies.
L’allégement de la fiscalité promise sur les exploitations familiales afin de pérenniser ce type d’entreprise figurait également dans la campagne électorale. A noter que le nouveau Président a à plusieurs reprises exprimé son désir de combattre le phénomène du travail clandestin qui est omniprésent dans l’agriculture outre-Atlantique, notamment dans le secteur des fruits et légumes.
Le billet vert, objet de toutes les attentions
Concernant les échanges internationaux, le principal élément à apprécier reste l’évolution du dollar. Jusqu’à il y a encore quelques jours, le billet vert était sur une dynamique haussière avec la perspective d’un resserrement monétaire imminent. La décision de la Réserve Fédérale de remonter ses taux d’intérêt pourrait être de nouveau différée, affaiblissant mécaniquement la devise américaine et permettant ainsi aux exportations US de gagner en compétitivité. Cet avantage est particulièrement important cette saison pour l’agriculture américaine qui va devoir continuer à être très performante sur les marchés internationaux pour écouler ses abondantes récoltes de maïs et de soja.
Pour rappel, le poids des exportations de l’agriculture américaine dans la balance commerciale représente près de 130 milliards de dollars !
Des traités internationaux remis en cause ?
Un des aspects les plus remarqués lors de la campagne a été les propos qui concernaient les échanges internationaux et les traités douaniers. A de nombreuses reprises, Donald Trump s’est montré très critique envers les traités existants et ceux en cours de négociations et a exprimé sa volonté de changer la politique américaine en matière de commerce international. Cela pourrait se traduire par un rejet du Trans-Pacific Partnership, traité multilatéral de libre-échange avec la zone Asie-Pacifique ainsi que par la renégociation ou le retrait pur et simple du North American Free Trade Agreement (NAFTA) qui permet une zone de libre-échange avec le Canada et le Mexique. Les négociations en cours avec l’Europe dans le cadre du TAFTA est lui aussi mis à mal. Le candidat républicain a également évoqué la mise en place d’une taxe de 45 % pour l’importation des produits chinois… Même si les propos tenus pendant la campagne ont souvent paru excessifs, il faut s’attendre à voir la future administration américaine adopter une attitude plus protectionniste dans le but avoué de protéger les industries du pays ainsi que les revenus du secteur agricole face à une farouche concurrence internationale.
Une guerre commerciale, qui semblait appartenir à une autre époque, pourrait ainsi se trouver relancée d’autant que la tentation protectionniste existe ailleurs qu’aux Etats-Unis.
En conclusion
Les conséquences de l’élection de Donald Trump pour l’agriculture américaine et mondiale reposeront essentiellement sur le niveau du dollar qui conditionnera la compétitivité et les revenus du secteur. La remise en cause des traités internationaux parait délicate à mettre en œuvre compte tenu de la mondialisation des échanges. En ce qui concerne l’agriculture, la balance commerciale positive de l’Oncle Sam pourrait souffrir dans un tel contexte.
Aujourd’hui, de nombreuses questions restent sans réponse. Mais dès le mois de janvier et l’investiture du nouveau président, les ambitions et projets pour l’agriculture américaine seront examinés de près.
Eléments à suivre dans les prochaines semaines suite à l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis