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Des prisonniers préparent leur réinsertion par le travail aux champs

Les succès remportés par la ferme Moyembrie à Coucy-le-Châtea (Aisne) en matière de réinsertion fait des émules. D’autres exploitations vont être créées sur le même modèle. Elles offrent à des prisonniers en fin de peine l’opportunité de replonger progressivement dans la vie active en participant aux travaux de l’exploitation et en élevant des animaux.

Pour certains d’entre eux, cette expérience les aidera à retrouver un travail une fois libérés.

Dans l’Aude, la ferme du Pech à Lespinassière accueillera dès 2017, les personnes détenues dans des établissements pénitentiaires de la région pour y travailler plusieurs heures par jour. Ils retrouveront progressivement un rythme de vie proche de celui qu’ils auront lorsqu’ils auront purgé leur peine et retrouvé leur liberté. Durant leur séjour, les détenus bénéficieront d’un encadrement particulier favorable pour bâtir leur nouveau projet professionnel. Ils pourront même acquérir les compétences requises pour trouver un emploi de salarié agricole ou tout au moins, chercher un travail plus aisément.

L’objectif de ce séjour à la ferme de Pech est d’éviter une libération « sèche » des détenus qui pourrait, livrés à eux-mêmes, les conduire à replonger dans la délinquance ou la criminalité.

Ce projet de ferme, à l’initiative d’Emmaus et soutenu par le ministère de la justice, s’inscrit dans la continuité de « l’expérience Moyembrie » de Coucy-le-Château dans l’Aisne. Créée en 1990, la ferme de 26 hectares accueille chaque année une quarantaine de personnes en fin de peine.

Pour séjourner à la ferme, les détenus ont conclu un contrat d’insertion professionnel avec l’obligation de travailler près de 4 heures par jour pendant lesquelles ils cultivent des légumes et des fruits. Ils s’occupent aussi des animaux de l’exploitation. Les produits sont vendus à des Amap.

Les détenus sont soumis à des règles strictes. Ils sont au vert mais leurs conditions de logement sont sobres. La dimension de leur chambre est celle d’une cellule de prison mais avec vue sur la campagne ! A la moindre escarmouche, s’il leur prend l’envie de prendre la poudre d’escampette, c’est retour à la case prison.

L’expérience étendue dans plusieurs pays

L’association Prisonniers sans frontières « s’efforce d’aménager des jardins entretenus par les personnes incarcérées dans les cours des prisons qui disposent de suffisamment d’espace ou dans leurs abords immédiats ».

En Côte-d’Ivoire, des prisonniers améliorent ainsi leur quotidien en produisant des légumes dans les cours de prison où à proximité dans des terrains réservés pour ces activités.

Une partie de la production est vendue sur le marché pour acheter des intrants et une petite part est attribuée au personnel pénitentiaire. Comme dans les fermes expérimentales de Pech et de de Moyenbrie, certains agriculteurs acquièrent des compétences professionnelles nécessaires pour retrouver un travail lorsqu’ils auront été libérés.

En savoir plus :  http://emmaus-france.org/apres-la-prison-la-vie-a-la-ferme (précisions données par Emmaus) ; https://moyembrie.wordpress.com/la-ferme-de-moyembrie (site de l’Amap qui travaille avec l ferme de Moyembrie) ; http://www.prsf.fr/index.php (site de Prisonniers sans frontières) ; www.reneta.fr/IMG/pdf/charte_reneta.pdf (renseignements sur le Renata, réseau national des espaces test agricoles).

Notre illustration ci-dessous est issue du site Fotolia. Lien direct : https://fr.fotolia.com/id/80907872.

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