Trois ans après son lancement, l’activité croissante de Combiwest, entreprise spécialisée dans le transport combiné, confirme la pertinence d’un trafic rail-route en tant que stratégie d’avenir pour la Bretagne et plus largement pour le Grand Ouest.
Qui aurait pu prédire que les agriculteurs bretons, face à l’adversité, trouveraient les ressources pour devenir à la fois producteurs, négociants et transporteurs ? Et pourtant, à maintes reprises, ils ont prouvé leur capacité à mutualiser leurs efforts et à prendre leur destin en main : création de la Sica en 1961, naissance de la marque Prince de Bretagne en 1970, lancement de la première ligne transmanche de la Brittany Ferries en 1972…
Bref, la création de Combiwest en 2009, sous l’impulsion de trois acteurs économiques locaux (Sica, Le Gouessant et Pré Vision) résulte, notamment, d’une tradition proactive consistant à tordre le cou aux idées reçues et à se doter d’outils stratégiques performants.
Ainsi, bien avant l’éventuelle application d’une écotaxe et les crispations qui en ont découlé, les forces vives de la Bretagne ont pris conscience de l’importance d’impulser durablement à leur territoire une dynamique d’ouverture. A travers Combiwest, ils ont misé sur le multimodal.
Après trois années d’exercice en tant qu’opérateur de transport combiné, la société Combiwest affiche une solide courbe de croissance : 12 M € de chiffre d’affaires pour près de 25 000 UTI (Unités de Transport Intermodal) en 2013, ce qui correspond à une progression de 67 % du chiffre d’affaires et 32 % des volumes par rapport à 2012.
Ces résultats sont d’autant plus remarquables que les instances ministérielles notent, entre 2000 et 2012, une baisse de plus de 6% de la part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises. Ce paradoxe montre clairement qu’il existe une inadéquation entre une demande de transit ferroviaire en pleine progression et la faisabilité du service sur le terrain.
Face à ce constat, chacun s’accorde à dire que, si ce n’était les fortes contraintes techniques et certaines pratiques anti-concurrentielles auxquelles les opérateurs privés doivent faire face, le développement du combiné en France pourrait être bien supérieur. D’autant que si l’on se réfère au secteur ferroviaire d’Outre-Rhin, preuve est faite de la pertinence économique et écologique du transport rail-route.
Du point de vue de la rentabilité, Combiwest projette un équilibrage des comptes courant 2014, sachant que la société doit son fonctionnement à ses fonds propres, sans recours à l’emprunt. En outre, la marge de progression est grande. En effet, Combiwest opère sur deux lignes principales (Rennes-Mâcon-Lyon et Le Mans-Lyon) et sur des boucles secondaires (Morlaix, Château-Gontier et Miramas).
Sa capacité maximale lui permettra d’atteindre rapidement les 50 000 UTI traitées par an. Mais, si l’on considère le potentiel régional en termes de flux de marchandises ainsi que l’ouverture éventuelle de nouvelles lignes par Combiwest, les perspectives de développement sont plus qu’encourageantes.
Enfin, ce qui est valable pour les prévisions financières de l’entreprise, l’est aussi pour sa capacité à créer de l’emploi. Combiwest compte actuellement 45 salariés et génère près de 150 emplois en ETP (Equivalent Temps Plein). Le développement de la filière représenterait sur le territoire une manne non négligeable pour la création d’emplois. Au vu du contexte général et de ses propres perspectives de croissance, la volonté de Combiwest de pousser plus en avant sa mission est donc indéniable. Faudrait-il encore qu’on lui en laisse la capacité.
Sur le terrain, de nombreuses difficultés sont à déplorer. Ralentissement ou blocage des convois, problèmes de réservation des sillons gérés par RFF, restriction de l’accessibilité aux plateformes de transbordement… autant d’obstacles à la compétitivité du service proposé par l’opérateur breton.
Loin de jeter la pierre, Combiwest en appelle à l’intérêt général et sait pouvoir compter sur l’engagement de ses partenaires économiques tout en espérant un soutien de la part des instances publiques. Concrètement, Combiwest souhaite exercer son métier sans entrave. Le développement du report modal ferroviaire ne se fera qu’avec les acteurs économiques (chargeurs, transporteurs, distributeurs…), à la condition que le service soit exemplaire et à un coût inférieur à la route. Nul besoin de portique écotaxe pour cela.
Parlons peu, parlons bien. Le transport combiné est unanimement reconnu, en France et ailleurs, comme un axe stratégique de première importance pour le développement durable d’un territoire.
Les chiffres le prouvent : le transport rail-route non-accompagné (transbordement des UTI sur wagons) permet une réduction de 60 % des émissions de CO2 par rapport au flux tout routier. Pour sa seule activité, Combiwest a couvert en 2013 l’équivalent de 23 600 000 km, soit une économie de 6 300 000 litres de gasoil et une réduction de 20 000 tonnes de rejets de CO2.
Mais les avantages du combiné rail-route ne s’arrêtent pas là. Il est aussi un outil logistique qui fait ses preuves : connectivité aux autres modes de transport, adaptabilité aux contraintes de délais, de types de marchandises et d’accessibilité des lieux de collecte et de distribution, sécurité, désengorgement des axes routiers et rentabilité (coût similaire au routier).
En savoir plus : http://www.combiwest.com