eta 10 semaine 35 bis couverture

Chaîne verte, L’herbe toujours plus verte

Le retourneur d’andains, un nouvel équipement au service de  la diminution des pertes au champ (Doc CCM).

L’autonomie fourragère,sinon alimentaire via l’augmentation de la teneur azotée des fourrages, demeure la quête et le salut des élevages herbagers. Elle passe par la pérennisation des prairies, la gestion du pâturage ou encore la préservation du potentiel qualitatif et nutritif des fourrages lors des chantiers de récolte.

Pâturage tournant dynamique et légumineuses sont les deux mamelles de la France fourragère. La quête de durabilité passe en effet par la valorisation maximale des surfaces en herbe, qu’elles soient destinées au pâturage à la constitution de stocks hivernaux. Dans le premier cas, la voie est donnée par le développement du pâturage dynamique, une technique inventée dans les 50 par un ingénieur français (André Voisin), qui a essaimé partout dans le monde mais peu en France. La mutation est en train de s’opérer. Elle passe par la mise en place de plans de pâturage et met en œuvre des clôtures électriques permanentes et semi-permanentes, réservant des paddocks de petite surface, dans lesquels les animaux vont séjourner entre 1 et 3 jours. L’intégration de légumineuses, pures ou en mélange, est le second levier de la transition. De 3 millions d’ha dans les années 50, les légumineuses fourragères sont passées à moins de 300 000 au début des années 2000, les deux tiers étant situées dans les exploitations d’élevage contre un tiers destiné à la déshydratation. Depuis quelques années, sous l’effet du renchérissement des correcteurs azotés, les légumineuses, pures et associées à des graminées, s’offrent un retour en grâce. Mais leur récolte réclame toutes les attentions. Chez les légumineuses, le gradient différentiel de valeur nutritive entre les feuilles et les tiges est beaucoup plus important que chez les graminées, Autrement dit, la perte de feuilles au cours des différentes phases de la fenaison est beaucoup plus préjudiciable pour les légumineuses que pour les graminées. Ces pertes peuvent s’élever à 30 % dans les situations les plus critiques.

Programme Herbe et fourrages

Dans le Limousin, depuis 10 ans, le Programme Herbe et fourrages, initié par les Chambres d’agricul- ture et Arvalis, s’attache à inventorier les matériels et pratiques les plus respectueuses des fourrages, tout au long de la chaine de récolte, à commencer par la fauche. Classique à plat, conditionneuse à doigts, conditionneuses à rouleau en fer et conditionneuse à rouleau en polyuréthane ? « La classique à plat et les condi- tionneuses à rouleau, quelles qu’elles soient, engendrent le moins de pertes », souligne Pierre Lépée, conseiller agroéquipement à la Chambre de la Creuse. « On est sur des niveaux de 150 à 180 kg/ha de matière sèche, contre plus du double pour les conditionneuses à doigts, sur un potentiel sur pied de 4 t/ha. On peut néanmoins limiter les pertes avec ces dernières, à condition de réduire la vitesse du conditionneur. Mais pour le faire, encore faut-il que les éleveurs disposent d’une solution facile à mettre en œuvre, autrement dit d’une boite de vitesse évitant les manipulations fastidieuses de démontage de carters. Mais de marques proposent cette option ». Peu de différence au fanage. Il faut dire que les concepts ne sont pas légion. « Certaines toupies disposent de boitiers réducteurs », poursuit le conseiller. « Elles sont utilisées dans des régions sujettes à l’humidité, pour faire des andains de nuit. On a testé ce matériel dans une modalité à andain serré, non éparpillé, dans le but d’aérer les andains. Avec cette technique, on soulève les andains, ça continue de sécher et on divise alors les pertes par deux par rapport à un fanage classique éparpillé. En en ce qui concerne l’andainage, on a eu recours à un mono-rotor. En limitant la vitesse à 280 tr/mn, on réduit les pertes à un niveau très raisonnable de 50 à 70 kg/ha de matière sèche ». 

Profiter de la rosée, un atout

Côté andaineurs, la Chambre et Arvalis ont comparé cinq matériels : double rotor à dépose centrale, à dépose latérale, soleils, peignes, et enfin pick-up et tapis. Dans des fourrages denses (9,25 t/ha MS) et fauchés haut (7-8 cm) et en présence d’appareils bien réglés, peu de différences ont été constatées en termes de performances, les niveaux de pertes étant limités dans une fourchette comprise entre 165 et 197 kg/ha. Les presses feront l’objet d’un essai dédié cette année. Bonne nouvelle : il est possible de progresser avec le matériel en parc, moyennant le respect de quelques règles : ne pas faucher en dessous de 6-7 cm, étaler rapidement le fourrage au départ, adapter les régimes de prise de force et vitesse d’avancement, se poser la question de supprimer un fanage pour finir de sécher en andain et surtout observer son fourrage pour adapter ses pratiques. Un dernier truc, à défaut de recette : faner et andainer tôt le matin, malgré la rosée. « La rosée, c’est une humidité de surface, éliminée par les premiers rayons de soleil », souligne Pierre Lépée. « La rosée, c’est en fait c’est un atout car elle assouplit les feuilles et diminue d’autant les risques de pertes lorsque l’on travaille le fourrage le matin ». Sans oublier que ce qui vaut pour les légumineuses vaut aussi pour les graminées et mélanges.

 

JUSQU’À 10 M DE FAUCHE POUR LA NOVACAT A10 DE PÖTTINGER

Le groupe de fauche Novacat A10 est doté d’un nouveau train d’entrainement, d’une suspension hydropneumatique et d’une sécurité hydraulique (Doc Pöttinger)

Le groupe de fauche comprenant une faucheuse frontale et deux faucheuse latérales arrière est doté d’un nouveau train d’entrainement Y Drive. Ses pignons droits à entraînements face à face offrent la possibilité d’utiliser des cardans standards plus longs avec des angles de cardans faibles. La sécurité hydraulique Nonstop Lift se distingue par son bras porteur muni d’une rotule et maintenu hydrauliquement par un guide triangulaire. Lors du déclenchement, la potence pivote vers l’arrière et s’incline sur l’avant vers le haut. Ainsi, le groupe faucheur se libère plus facilement de l’obstacle, évitant des dégâts importants par vitesse d’avancement élevée. Pöttinger n’a rien changé au lamier Novacat éprouvé, caractérisé par des disques ovales et plats et son dispositif particulier d’échange rapide des couteaux. La combinaison de fauche est proposée avec disques d’andainage sans conditionneur, avec conditionneur à doigts ED ou à rouleaux RCB.

 

100 BALLES PAR HEURE POUR L’ENRUBANNEUSE RW 1810 DE KUHN

La tête de pont de la RW 1810 allie le chargement automatique Autoload ainsi que les systèmes d’enrubannage 3D et Intelliwrap (Doc Kuhn)

Tenir la cadence de la presse qui la précède : tel est le credo de la dernière enrubanneuse du Kuhn, dans la série des machines trainées pour balles rondes. Le gain de productivité commence par l’approche de la balle, avec le système de chargement puis de démarrage automatique Autoload, sans même appuyer sur un bouton, le tout après avoir activé la fonction Autoswitch assurant le passage de la machine en position transport / travail (et inversement). L’enrubannage 3D prend ensuite le relais en déposant le film sur les épaules puis sur la partie cylindrique avant l’enfilmage total. Le système Intelliwrap permet de choix le nombre de couches à apposer. L’enrubanneuse est pilotée par le nouveau terminal VT 30 et son écran tactile et couleurs de 3,5’’. Parmi les autres équipements et caractéristiques de la RW 1810 figurent la présence de feux et des panneaux réfléchissants hautement visibles, l’intégration de larges garde-boues protègeant le film du risque d’endommagement durant le transport, la présence d’un capot latéral protégeant l’unité hydraulique. Son timon rallongé la rend compatible avec les tracteurs de grand gabarit.

 

245 KG/M3 POUR LA PRESSE SQUADRA 1290 UD DE FENDT

La puissance de pressage de la Squadra 1290 UD atteint 760 kN, la plus importante du marché selon Fendt (Doc Fendt)

La gamme de presses haute densité de compte 5 modèles et 4 formats de balles, dont la 1290 XD (120 X 90 cm). Cette dernière se caractérise par une densité et un poids de balles supérieurs de 20 % sous l’effet de plusieurs facteurs : volant d’inertie plus grand et plus lourd, transmission, pistons et bielles renforcés, canal rallongé. Sur la nouvelle Squadra 1290 UD, Fendt en a repoussé les limites. Le régime de prise de force du tracteur est d’abord augmenté à 1500 tr/min par une transmission intermédiaire montée sur la presse. Comparée à la 1290 XD, cette augmentation de 50 % produit 130 % d’énergie au volant d’inertie en plus. Dans le boitier principal Ultra, le couple moteur est réparti dans une deuxième étape entre deux roues dentées tournant à la même vitesse et, finalement, renvoyé vers le grand pignon d’entraînement du piston. Pratiquement à poids et dimensions de boîte de vitesse égaux, cette répartition du couple moteur dans le boîtier principal permet de transférer le double de la puissance qu’avec la presse 1290 XD. A cela s’ajoute le pick-up revisité à cinq rangées de dents, 80 dents et un rouleau d’alimentation entraîné sur toute la largeur, une fréquence du piston de 50 coups/min pour un diamètre accru de 55 %, un canal OptiForm Ultra allongé de 0,7 m. Côté nouage, Fendt introduit sur le 1290 UD six nouveaux noueurs doubles.

 

Texte : Raphaël Lecocq

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